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Grève des médecins : "On devrait être tous derrière le système de santé pour protéger les malades"

Les médecins généralistes sont en grève pour une revalorisation de la consultation. Patrick Pelloux, médecin urgentiste, juge cette mobilisation "très malvenue" et "inappropriée" sur Sud Radio, le 28 décembre 2022.

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La grève des médecins généralistes en France augmente la pression sur les urgences en cette fin d'année 2022. Or celles-ci étaient déjà en crise et le système risque d'exploser. (Photo by GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Les refus de passage aux urgences ont déjà fait des victimes. Une femme d'une soixantaine d'années est notamment décédée d'une crise cardiaque après un refus de la part des urgences, surmenées.

La France est "dans la dégénérescence du système de santé et hospitalier"

Pour Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), il ne fait aucun doute que ce genre de drame va se reproduire voire devenir habituel. "On en a déjà beaucoup, beaucoup trop évidemment". "En fait, le système a implosé", explique le médecin. "Nous sommes dans une dégradation totale des choses ; dans la dégénérescence du système de santé et hospitalier."

Le médecin urgentiste critique, en outre, la grève des médecins libéraux pour la dernière semaine de décembre 2022. Il la juge "très malvenue" et "inappropriée". "On devrait être tous derrière le système de santé pour protéger les malades", affirme Patrick Pelloux. "Ils veulent faire autrement, ça les regarde."

 "Je constate que le gros syndicat MG France ne soutient pas cette grève"

Le gouvernement a également critiqué la grève des médecins. L’exécutif appelle à la responsabilité. "Je constate que le gros syndicat MG France ne soutient pas cette grève", souligne le président de l’Amuf. Et il tient à rappeler que les médecins libéraux "ont déjà des acquis considérables par rapport à la permanence de soins et par rapport au monde hospitalier public". Durant 70 jours par an, explique Patrick Pelloux, l’activité des médecins généralistes "est défiscalisée".

"Quand ils font 100 euros de l’heure, pour des gardes, au SAMU, nous on n’est payés que 240 euros pour la nuit", détaille le médecin urgentiste. "Donc il y a un écart de plusieurs milliers d’euros à chaque fois." Les infirmières, souligne Patrick Pelloux, "ne gagnent que 1,27 euro de plus de l’heure". "On est dans des inégalités qui sont de plus en plus épouvantables."

 

Grève des médecins généralistes : "ce qui compte, c’est qu’on réussisse à dialoguer pour construire"

Avec le début de la grève des médecins généralistes, les urgences ont subi une hausse des demandes et des visites. "Ça a explosé déjà la semaine dernière, parce qu’il y en a beaucoup qui sont en vacances." Quant à l’hôpital, il y a eu trop de fermetures de lits et "un manque de personnel épouvantable". "Ça ne peut pas fonctionner, ça ne peut plus fonctionner", déplore Patrick Pelloux.

Pour autant, il ne se déclare pas "amer" face à la grève. "Ce qui compte, c’est qu’on réussisse à dialoguer pour construire. Mais je n’y crois pas un instant sur les mois qui viennent."

 

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