Les psychiatres dénoncent les mauvaises conditions de travail. Reportage de Chloé Le Blay pour Sud Radio.
Manque de psychiatres : "Nous ne soignons plus que les urgences très fortes"
Une journée de grève pour tirer la sonnette d’alarme. Selon Norbert Skurnik, président de l'intersyndicale de défense de la psychiatrie publique, la situation est "absolument catastrophique". "Dans bien des hôpitaux et bien des départements, nous avons un ou deux psychiatres en tout et pour tout", dénonce-t-il. "On ne voit pas d'amélioration puisque la psychiatrie est en train de devenir pour les jeunes médecins un repoussoir", alerte-t-il.
"S'il n'y a plus de médecins pour soigner les malades difficiles, comment la société va faire ?". "Nous ne soignons plus que les urgences très fortes, déplore Norbert Skurnik. Parmi les personnes qui déambulent dans les rues la nuit, vous avez presque 50% de malades mentaux, explique-t-il. Ils n'ont pas de structures pour les accueillir et souvent, ils ne sont pas soignés. Deuxième effet dramatique, on fait sortir un patient un peu trop tôt. On le neuroleptise, on lui donne des médicaments en quantité excessive parce qu'on n'a pas de place pour le garder..."
"Il n'y a pas de mystère, il faut s'occuper des rémunérations pour les psychiatres"
La cause est, d'après Norbert Skurnik, "la difficulté de plus en plus grande de l'exercice du fait du manque de bras et d'attractivité. C'est un problème de rémunération", affirme-t-il. Il appelle, avec trois autres syndicats, le gouvernement à prendre des mesures fortes. "Il faut que le gouvernement réalise qu'il faut faire quelque chose".
Pour Norbert Skurnik, "il n'y a pas de mystère, il faut s'occuper des rémunérations pour les psychiatres sous des formes à négocier. Il faut penser aussi aux paramédicaux et débloquer de l'argent pour rouvrir les lits". Ces revendications seront portées mardi 28 juin par les syndicats lors de la grande journée d’action et de grève.
Aurélie
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