La vaccination contre la grippe aviaire devient obligatoire en ce début octobre pour tous les élevages de plus de 250 bêtes. Plus de 10 millions de palmipèdes ont été tués pour des raisons sanitaires sur l'année écoulée. Un chiffre qui pousse les autorités à lancer cette campagne de vaccination pour endiguer les crises successives que connaissent les éleveurs.
60 millions de canards vont recevoir une dose préventive contre la grippe aviaire. Une vaccination obligatoire pour éviter de nouveaux abattages massifs comme ceux que la France connaît depuis plusieurs mois. Ce changement de cap est salué par Jean-Luc Guérin, professeur à l'École nationale vétérinaire de Toulouse et directeur de laboratoire à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) : « On s’est rendu compte au fil des ans que les canards sont tellement sensibles et la contagiosité tellement forte qu’il est extrêmement difficile de maîtriser les vagues épidémiques qui se traduisent par des abattages massifs, explique Jean-Luc Guérin. L’objectif est de compléter notre arsenal de lutte contre la grippe aviaire avec la vaccination, en complément de la surveillance. C’est un changement de stratégie qui est quand même assez important », affirme-t-il
Le virus peut évoluer
Un sentiment partagé par les éleveurs, même si quelques réserves persistent.
« Après des années de crise à répétition, c’est un soulagement pour espérer qu’il y ait moins d’abatages d’animaux et moins de pression virale, témoigne Sylvie Colas, secrétaire nationale de la Confédération Paysanne du Gers. Il reste d’autres inquiétudes comme le fait que le virus pourrait évoluer et changer de forme après avoir rencontré le vaccin », poursuit-elle.
La première dose sera injectée chez des canetons de 10 jours. C’est au mois de décembre que les premiers vaccinés seront pleinement immunisés.