Guillaume Pépy ne briguera pas un troisième mandat. Le président de la SNCF, invité ce matin de nos confrères d'Europe 1, a affirmé qu'il quittera son poste en 2020. Une annonce qui intervient quelques jours après la réforme de la SNCF qu'a dévoilé le gouvernement la semaine dernière. Trop de "cheminot bashing", comme il dit, trop de "SNCF bashing". Guillaume Pépy dépose donc les armes après 26 passés à la SNCF, dont 10 à sa présidence.
Patrice Salini, économiste des transports, il nous dresse le bilan de l'ère Pépy : "Un échec pour le fret qui est évident. Une réussite, manifestement, au niveau des relations sociales. C’est quelqu’un qui a su relativement apaiser les rapports à l’intérieur de son entreprise. Et des difficultés évidentes dans son rapport avec l’État. Je pense qu’on a un peu tordu le bras, à plusieurs reprises, de l’entreprise, en ce qui concerne le développement d’un certain nombre de grands projets et leur financement."
Pour lui, les raisons de son départ pourraient aussi être politiques : "Il y a les phénomènes d’accumulation, c’est-à-dire que vous êtes capable d’accumuler un certain nombre de reproches, de problèmes, et à moment, vous dîtes ‘Ça suffit, je n’ai plus les forces pour les affronter’. Je pense qu’il y a aussi, éventuellement, des désaccords sur le contenu de ce qu’on veut lui faire faire. On peut ne pas être d’accord avec certaines réformes, avec ce qui risque de se passer en ce qui concerne le statut. Je ne suis pas dans le secret des Dieux, mais on peut penser qu’il y a une certaine lassitude, au bout d’un certain temps et peut-être aussi certains désaccords politiques."
Propos recueillis par Juliette de Noyelle pour Sud Radio