Le collectif Pou la Gwiyann dékolé (Pour que la Guyane décolle), qui exprime des revendications sécuritaires, économiques et sociales pour permettre au territoire d'outre-mer de rattraper son retard sur l'Hexagone, a annoncé mardi soir avoir reçu une réponse du gouvernement à qui il a envoyé dimanche "un projet de protocole d'accord", pour tenter de mettre un terme à ce conflit social.
La réponse gouvernementale, "très technique", devait être analysée dans la nuit, puis examinée à nouveau mercredi matin par des experts et les élus de Guyane, a indiqué à la presse la porte-parole du collectif Valérie Vanoukia. "On va se revoir demain, pour revoir la contre-proposition que nous avons à faire, mais en l'état, compte-tenu que c'est d'une technicité particulière, nous ne pouvons pas aujourd'hui dire à la population que ce document est une bonne réponse ou pas", a-t-elle avoué.
La veille, le collectif, qui rassemblent socio-professionnels, syndicats et associations, avait annoncé un renforcement des barrages routiers qui bloquent les principales villes de Guyane, afin de mettre la pression sur le gouvernement et l'inciter à répondre le plus rapidement possible, à quelques jours de la présidentielle, samedi en Guyane. S'il est signé, le protocole permettra de "suspendre le mouvement sous sa forme actuelle", a assuré Valérie Vanoukia.
Dans sa version, le collectif propose d'"acter" le plan d'urgence gouvernemental de plus d'un milliard d'euros et de "rouvrir le dialogue sur les deux milliards" supplémentaires qu'il réclamait jusqu'à présent. Il demande également "la rétrocession totale du foncier", "l'ouverture d'une consultation citoyenne" sur l'avenir institutionnel de la Guyane et la garantie qu'aucun manifestant ne sera sanctionné, alors que la justice a ordonné des contrôles de police sur les barrages après des plaintes de particuliers pour "entrave à la circulation".
Sur ce dernier point, Valérie Vanoukia a assuré que l'exécutif validait la demande du collectif d'une absence de sanctions. Pourtant, dans une déclaration à CNews, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a rappelé que la justice était indépendante en Guyane comme ailleurs.