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Harcèlement moral: l'enquête visant Julien Bayou classée sans suite

L'enquête visant l'ex-chef des Ecologistes Julien Bayou, ouverte après une plainte pour harcèlement moral et abus de faiblesse de son ex-compagne, a été classée sans suite pour "absence d'infraction", laissant un goût amer à celui qui dit jeudi avoir "tout perdu" dans cette affaire.

Bertrand GUAY - AFP/Archives

L'enquête visant l'ex-chef des Ecologistes Julien Bayou, ouverte après une plainte pour harcèlement moral et abus de faiblesse de son ex-compagne, a été classée sans suite pour "absence d'infraction", laissant un goût amer à celui qui dit jeudi avoir "tout perdu" dans cette affaire.

"En 2022, j'étais élu de la nation et je dirigeais un parti. Aujourd'hui, je ne suis plus élu, quinze ans d'engagement ont été jetés à la poubelle", se désole l'ex-député dans Le Point, qui a révélé jeudi le classement sans suite.

"C’est la fin d’un long calvaire. Harcelé depuis plus de deux ans et accusé sans l’ombre d’une preuve par cette ex-compagne, Julien Bayou a été traité comme un +présumé coupable+ par son ancien parti, lequel ne lui a jamais permis de se défendre", regrette l'avocate de l'ex-député de Paris, Me Marie Dosé dans un communiqué.

Dans sa plainte déposée en mars 2024, Anaïs Leleux, ex-compagne de M. Bayou et ancienne militante du parti écologiste, accusait l'ancien dirigeant de harcèlement moral et d'abus de faiblesse.

La procédure a été classée le 30 janvier pour "absence d'infraction", selon un avis de classement du parquet de Paris dont a eu connaissance l'AFP jeudi.

Dans une réaction transmise jeudi à l'AFP, Anaïs Leleux déplore que la procureur n'ait "pas jugé utile d'entendre plusieurs femmes qui dénonçaient pourtant des violences et des menaces", "alors qu'il semble être établi que je ne cherche ni à mentir ni à manipuler, et que je souffre d'un stress post-traumatique complexe".

Elle dit attendre de recevoir le dossier pour envisager de déposer une plainte avec constitution de partie civile.

Mme Leleux avait également déposé plainte contre le parti EELV, devenu Les Ecologistes, pour non-assistance à personne en danger. "L’entière procédure a été classée", a précisé le parquet. Les Ecologistes n'ont pas réagi jeudi soir.

A la suite de ces plaintes, le parti avait confié à un cabinet spécialisé une enquête interne sur ces accusations. Julien Bayou avait alors claqué la porte d'EELV et du groupe parlementaire dans la foulée, dénonçant un "acharnement déloyal et scandaleux".

L'enquête interne, confiée à un cabinet spécialiste des violences sexistes et sexuelles, a été close sans que des preuves de délit de sa part n'aient été trouvées, avait annoncé le parti en octobre.

- "bouc émissaire" -

Juste après, environ 150 militants et élus écologistes avaient réclamé dans une pétition adressée à la direction des Ecologistes plus de transparence et que "le parti clôture l'enquête interne en affirmant clairement que Julien Bayou est mis hors de cause".

En raison de l'enquête judiciaire, Julien Bayou avait dû renoncer à se présenter aux législatives de juin 2024. Il est depuis devenu avocat.

Il avait déjà dû renoncer à diriger EELV après de premières accusations de son ex-compagne formulées dans un courriel adressé en juillet 2022 à la cellule interne d'EELV sur les violences sexistes et sexuelles (CVSS).

En pleine époque #Metoo, cette affaire avait fragilisé le parti écologiste, qui, comme beaucoup de partis de gauche, se veut exemplaire sur les questions féministes.

Les faits avaient notamment été rendus publics par la députée Sandrine Rousseau, qui avait accusé M. Bayou de "comportements de nature à briser la santé morale des femmes".

Mais à l'époque, Anaïs Leleux n'avait jamais voulu être entendue par la cellule, et aucune plainte n'avait été déposée ni aucune enquête judiciaire ouverte.

Pour Me Marie Dozé, le parti a choisi de faire de Julien Bayou "le bouc émissaire idéal et a toujours refusé de reconnaître son innocence".

Julien Bayou, qui tiendra une conférence de presse vendredi à Paris, évoque dans Le Point "une infamie" et "une longue souffrance".

Et de s'interroger: "Quelle université, demain, prendra le risque de me confier un cours ? Quelle association, quelle entreprise pourrait m'embaucher ?".

"J'ai tout perdu, y compris le sommeil. Mais je suis debout", conclut-il.

AFP / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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