Comment en finir avec le harcèlement scolaire ? Dinah, une adolescente de 14 ans victime de harcèlement scolaire depuis deux ans, s’est suicidée. Dimanche 24 octobre, une marche blanche était organisée en sa mémoire à Mulhouse (Haut-Rhin). Près de Toulouse, des collégiens ont joué à « 1, 2, 3 soleil » avec la même cruauté que dans la série Netflix « Squid Game ». L’un des collégiens a été passé à tabac et sa mère a déposé plainte.
Harcèlement scolaire : On croit qu’il ne se passe rien dans les établissements scolaires
Pourquoi, alors que l’on a conscience du harcèlement à l’école, a-t-on autant de mal à y faire face ? "Parce que l’on fait l’autruche, estime Christine Carry, vice-présidente et déléguée régionale de l’APEAS (Jeu du foulard) pour l’Occitanie. On croit qu’il ne se passe rien dans les établissements scolaires. Il y a en ce moment ces jeux inspirés de cette série sur Netflix, qui se répandent sur les réseaux sociaux. Mais il existe de nombreuses autres problématiques de jeux dangereux, comme l’hypoxie ou le tabassage. Cela fait 21 ans que je me bats contre cela. Le problème est que les établissements scolaires ne prennent pas la mesure des risques encourus par les jeunes."
Les personnels sont-ils formés à cela, à détecter les cas de harcèlement ? "Tout le monde doit s’en occuper, cela paraît complètement logique. Il y a une information à faire aux parents, aux élèves… Moi, je fais de la prévention, explique Christine Carry. Il n’y a pas longtemps, dans un établissement, une enfant, devant toute la classe, a dévoilé son harcèlement et son état suicidaire. Ses camarades n’étaient pas courant, à part un ou deux. L’enseignant, au fond de la classe, n’a pas bronché. À un moment, cela suffit, il faut parler. Interdire, c’est inciter."
Harcèlement scolaire : "L’Éducation Nationale est inadaptée aux enfants d’aujourd’hui"
Mais qui doit parler ? "Vous passez beaucoup de temps dans votre établissement scolaire, vous connaissez vos élèves. À un moment, il faut avoir des temps de parole, pas à la va-vite, estime la vice-présidente et déléguée régionale de l’APEAS (Jeu du foulard) pour l’Occitanie. L’Éducation Nationale est inadaptée aux enfants d’aujourd’hui, qui vivent 24 heures sur 24 avec des médias entre leurs mains."
"On dit que l’on est dans un monde de communication, c’est l’inverse, juge-t-elle. Il n’y a pas de communication entre les enseignants et les élèves. Les directeurs d’école doivent prendre le taureau par les cornes, faire de la prévention, expliquer. Les enfants sont intelligents. Dès qu’il y a suspicion, qu’ils sentent qu’un enfant est mal, ils doivent tout de suite faire de la prévention. Informer, c’est prévenir."
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