Pour ses positions modernes et en adéquation avec les valeurs républicaines, l'imam de Drancy est victime quotidiennement de menaces de la part des musulmans les plus radicaux, jusqu'à être la cible du fatwa.
"Pour une simple photo, il a perdu sa vie"
"L'islamisme est la maladie de l'islam", affirme en préambule Hassen Chalgoumi qui défend un "islam des lumières, de la masse", pratiqué par "une majorité de musulmans dans le monde". Et malheureusement, ce sont les musulmans eux-mêmes qui paient la facture "de ce poison". Et s'il est victime d'une fatwa, c'est parce que "cette minorité qui défend l'islam politique n'a pas la politesse de la divergence et vont classer comme un infidèle, un traître toute personne qui s'oppose à eux", explique l'imam.
L'histoire tragique du professeur Samuel Paty en est l'illustration parfaite. "Pour une simple photo, il a perdu sa vie, décapité à Paris", rapporte le théologien. Dans cette situation, "ce n'est plus une question d'idéologie, ce sont des barbares, des criminels", déplore Hassen Chalgoumi qui pointe "une culture de la violence, de la haine au nom de la religion de l'islamisme". "Pour eux, ils défendent le Sacré, Dieu, ils sont les soldats d'Allah pour assassiner les infidèles et commettre des actes atroces au nom d'une religion", détaille-t-il.
La religion musulmane "peut être pratiquée d'une manière paisible"
L'imam de Drancy est un défenseur de l'islam des lumières. "La religion musulmane a plusieurs interprétations, le Coran aussi", indique le religieux. "L'islam s'adapte. Est-ce que la pratique de l'islam est la même en Arabie Saoudite qu'au Maroc ?", interroge-t-il. "Non, c'est la richesse, les divergences de l'islam", y répond Hassen Chalgoumi pour qui la religion musulmane "peut être pratiquée d'une manière paisible, dans le respect de la culture et de l'histoire du pays dans lequel vivent les musulmans".
Alors que le ministre de l'Intérieur s'en est pris aux Français mettant la loi de la religion avant celle de la République, l'imam de la région parisienne marche dans les pas de Gérald Darmanin. "Ce sont des personnes égarées, ignorantes qui ne connaissent rien de la religion ni de la République", réagit-il. Selon lui, "la République donne autant de libertés à toutes les confessions et laisse la liberté de croire ou ne pas croire". Hassen Chalgoumi rappelle que "la terre de France et l'école de la République sont des terres sacrées où se transmettent le savoir".
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