"C'est de famille, on m'a toujours dit que c'était pas bien"
"J'ai jamais entendu ces mots-là !" Amine et Karim, deux lycéens, sont incapables de donner la définition du mot "homophobie". Et pourtant, dans cet établissement spécialisé dans le bâtiment, fréquenté par une grande majorité de jeunes hommes, ils ont des exemples en face d'eux tous les jours, notamment un couple de lesbiennes : "La plupart des gens, ici, critiquent ça, ils les insultent et se moquent d'elles".
Pour certains lycéens comme Alec, il est encore difficile de concevoir qu'un homme puisse aimer un autre homme : "Je suis un peu contre, mais c'est de famille. On m'a toujours dit que c'était pas bien. Moi ce qui me dérange, ce sont les gays efféminés, leur façon d'être, ils parlent comme une femme... Moi, je n'accepte pas ça !".
"Si on rate cette période du lycée, après c'est trop tard"
Des propos qu'entendent souvent leurs professeurs. Pour Nadir Ammnouche, enseignant en génie civil, une telle campagne de mobilisation est la bienvenue : "Certaines catégories ont le langage de la rue, brut, vulgaire, incrusté dans leur façon de parler. C'est dans cette période de collège-lycée qu'il faut agir, de préférence en primaire, comme ça, ils vont partir avec de bonnes bases. Si on rate cette période du lycée, après c'est trop tard".
Et les chiffres parlent d'eux-mêmes : un homosexuel serait agressé toutes les 33 heures, aujourd'hui, en France.