Reportage à Marseille de Lionel Maillet pour Sud Radio
Hôpital psychiatrique : "Le risque est que ce patient passe à l'acte encore une fois"
Un patient symbolise à lui seul le manque de moyens en hôpital psychiatrique : plus de 2 mètres pour 140 kilos, connu pour sa dangerosité, Monsieur D vient d’arriver à l’hôpital de la Conception et fait craindre le pire à Guillaume Algrin de la CGT Santé. "Aujourd'hui, on n'a plus d'unité pour hospitaliser ce Monsieur, la dernière est en train de fermer", explique-t-il. "Le risque est que ce patient passe à l'acte encore une fois. La dernière fois qu'il est venu, il a cassé une mâchoire à une soignante".
"Il fait peur, il a fallu être à 10 dessus", se souvient Guillaume Algrin. Par ailleurs, il alerte sur le risque d'évasion. "C'est quelqu'un qui a une force colossale. Il peut retourner une voiture tout seul, il a déjà retourné des commissariats à lui tout seul !" Pour lui, "ce patient a droit aux soins, mais il faut prendre en compte sa dangerosité et donner les moyens à l'hôpital de s'en occuper correctement".
"Une dizaine de collègues ont été en arrêt de travail plus d'une semaine suite à des agressions"
Fermetures de lits, personnel en sous-effectif : la restructuration des services psychiatriques marseillais s’accompagne d’une explosion de la violence. Fréderic Callier, infirmier, alerte : "on n'a jamais vu autant d'agressions ! J'ai une dizaine de collègues qui ont été en arrêt de travail plus d'une semaine suite à des agressions sur des prises en charge de patients. Il faut être formé, être en nombre".
"La législation fait que le risque de fugue n'est pas un motif d'enfermement, souligne-t-il. Mais pour gérer ce risque de fugue sans enfermement, il faut des moyens humains, de la surveillance". D’où cette grève, reconductible, lancée par la CGT en début de semaine.
Aurélie
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