Depuis le début de l’année, des soignants observent une minute de silence devant les hôpitaux, pour la "mort de l'hôpital public".
"Une logique en train de détruire l'hôpital public"
Le mouvement est parti de Strasbourg pour s’étendre à Lille, Rennes, Versailles, Clermont-Ferrand, Pau. Pourquoi cette minute de silence tous les vendredis devant les hôpitaux ? "Certes, ce mouvement a débuté en ce début d’année, précise Arotcarena Ramuntxo, gastro-entérologue et hépatologue au CHU de Pau. Mais déjà, fin 2019, on avait créé le collectif inter-hôpitaux. Les difficultés de l’hôpital public sont dénoncées depuis des mois et ne sont pas écoutées."
"L’exaspération monte parce que les difficultés ne font que s’aggraver, juge-t-il. Avec la crise du Covid, on a cru voir l’hôpital prendre une autre direction, avec des gestionnaires qui seraient là pour nous aider à soigner les patients et non plus pour chercher une rentabilité financière. On est revenu sur cette même logique qui est en train de détruire l’hôpital public. Il ne peut plus continuer sur cette ligne-là."
[#SudRadio] Arotcarena @ramuntxo7
▶️ Une minute de silence pour "la mort de l’#hôpital public"🗣️ "Les difficultés ne font que s'aggraver. Avec le discours de #Macron en mars dernier, on pensait qu'on allait changer de logique mais, en fait, la déception n'est que plus grande" pic.twitter.com/CRTMobyg5C
— Sud Radio (@SudRadio) January 28, 2022
Une entreprise ou des soins de qualité ?
En effet, un mois avant la crise du Covid, même les directeurs menaçaient de faire grève. La situation était déjà critique. "Oui, la crise Covid n’a fait qu’exacerber tout cela, rendant criant ce qui était dénoncé depuis longtemps, estime ce membre du collectif inter-hôpitaux. En mars 2020, le président de la République nous a fait un discours où il avait semblé changer de logique. En fait, la déception n’en est que plus grande."
Parle-t-on dans la campagne présidentielle des moyens dédiés à l’hôpital et au système de santé ? "Il faut que les différents candidats se positionnent clairement : que veulent-ils comme système de santé pour la France ?", interroge Arotcarena Ramuntxo. "Quelle est la place de l’hôpital ? Un hôpital entreprise avec une logique de rentabilité de soins, ou basé sur les besoins de la population et l’accès le plus facile à tous à des soins de qualité ?"
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