"Les perturbateurs hormonaux sont des produits chimiques qui viennent principalement de l’industrie du pétrole, donc de l’industrie pétrochimique", explique Corinne Lalo. "Ces perturbateurs hormonaux, je les ai regroupés en six familles, les ‘six P’, parce qu’ils commencent tous par ‘P’. Alors vous avez les pesticides qui sont les plus dangereux. Ce sont eux qui vont être les premiers à provoquer des dégâts sur les hormones. Ce sont les plus dangereux et les plus répandus. On a commencé à les utiliser dans l’après-guerre, et c’est à ce moment-là que les perturbations hormonales se sont accentuées".
"Ensuite, vous avez les plastifiants, donc ça ce sont les plastiques. Vous avez des plastiques durs et des plastiques mous", explique la journaliste d’investigation. "Dans les plastiques mous vous avez les phtalates. Par exemple, à l’hôpital, quand on vous fait une perfusion, il y a des pochettes. Tout ça c’est du plastique, dedans il y a des phtalates. Les plastiques durs, c’est le Bisphénol A qui pose problème. Le Bisphénol A, on en a beaucoup parlé à cause des biberons des bébés. Maintenant, cela a été interdit dans les biberons des bébés, mais souvent ça a été remplacé par du Bisphénol F ou S qui n’est pas mieux. Pour les bébés, il vaut mieux du verre", juge Corinne Lalo.
Les médicaments ont une grande responsabilité dans la dégradation des hormones
"Il y a ensuite les perfluorés. Vous les trouvez comme anti adhésif, dans les poêles par exemple. Le téflon, c’est un perfluoré. Tout ce qui est imperméabilisant ce sont des perfluorés en général. Tous ces produits chimiques là sont des perfluorés", explique Corinne Lalo. "Ensuite vous avez les polybromés. Il s’agit des retardateurs de flammes, bromés, que les industriels mettent dans les meubles pour pas que ça brûle. Il y en a dans les ordinateurs, dans les circuits électriques, dans les tissus, etc. Vous les avez dans tous les canapés que vous achetez dans le commerce, il y en a également quelquefois dans les habits".
"Pour le cinquième ‘P’, vous avez les parabènes. Les parabènes sont dans les cosmétiques. Ils sont dans tout ce qu’il y a dans la salle de bain", explique l’auteure de Le Grand Désordre hormonal. "Et le dernier mais peut-être le plus important ‘P’, ce sont les produits pharmaceutiques, donc les médicaments. Nous avons tendance à les oublier mais ils ont une responsabilité énorme dans toutes ces manifestations de dégradation des hormones", juge Corinne Lalo.
"Il y a un abus de médicaments"
"Dans les derniers chapitres de mon livre, j’explique comment faire pour slalomer 24 heures sur 24 entre les perturbateurs hormonaux chimiques. Dans un lit par exemple, il y en a dans le lit, dans les matelas, dans le sol, etc. J’explique qu’il faut mieux du bois massif que du bois aggloméré, par exemple. Nous pouvons agir, nous ne sommes pas soumis à la fatalité", juge la journaliste.
"Les médicaments, c’est un des chapitres les plus importants. Il y a un abus de médicaments. Par exemple, les statines pour les hommes. Ce sont des médicaments que l’on donne contre le cholestérol. Selon la sécurité sociale elle-même, l’assurance maladie, dans les deux tiers des cas les prescriptions d'anti cholestérol ne sont pas justifiées", explique-t-elle. "Pour éviter des médicaments anti cholestérol, il faut d’abord réformer son alimentation. Les médicaments anti cholestérol ne sont pas inoffensifs. Justement sur les hommes, par exemple, ils vont provoquer plusieurs effets, dont le fait de leur faire pousser des seins", explique Corinne Lalo.
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