"Parler vrai du cancer"
Atteinte d’un sarcome, une tumeur qui touche les os et les cartilages, Lou est décédée d’un cancer à l’âge de 17 ans. Sa maman veut mener un combat contre les protocoles de soins anticancéreux, trop douloureux. "Je suis venue pour parler vrai du cancer, explique Corinne, mère de 3 enfants dont Lou, et créatrice de la page Facebook « Blanche pour partir ». Il y a beaucoup trop de zones d’ombre. Je suis venue pour parler de ma fille. J’ai trois enfants, j’ai toujours trois enfants. Pour moi, Lou est partie mais est dans mon cœur."
"Mais je suis venue parler de sa souffrance, de sa douleur, de protocoles inadaptés, destructeurs. Elle est rentrée au stade 4, détaille Corinne. Dès l’âge de 15 ans, on nous a entrainés dans une course folle au traitement. Il faut savoir que l’on n’a pas le droit de parler de la mort. Pourtant, la mort fait partie de la vie. Lou est restée deux ans à l’hôpital avec des effets qu’ils appellent secondaires. Quand on dit que c’est pour rallonger la vie, cela rallonge la douleur."
"Vous signez des protocoles à tout va"
"Chaque cancer est différent, chaque personne, chaque stade, rappelle la maman de Lou. 85% des personnes voudront tenter la chance, mais il y a peut être 15% des personnes qui diront non, je veux vivre le temps qui me reste. Je n’en veux pas au cancer, il est tombé sur ma fille c’était une fatalité. J’en veux au centre Léon Bérard de Lyon de nous avoir emmenés dans cette course folle. Ce n’est pas à eux de choisir, c’est à nous. J’ai signé des papiers que j'aurais dû lire. Vous signez des protocoles à tout va. J’étais seule avec mes trois enfants, je n’ai pas eu le temps de réfléchir."
Comment améliorer les choses ? "De jeunes gens nous ont aidés à créer la page Facebook « Blanche pour partir » bénévolement. Je suis là pour qu’on parle franc du cancer. Le cancer est tombé sur ma fille. Il faut en parler. Il manque de la communication. À la deuxième récidive, on nous a dit « on peut encore la sauver. » On m’a conseillé de prendre des antidépresseurs. Quand je parlais de mort devant ma fille, on m’a menacé d’en parler au juge des enfants ! Ma tristesse est à moi, mais dans beaucoup de cas, les traitements ne sont pas adaptés aux personnes."
Cliquez ici pour écouter “le coup de fil du matin”
Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
Sur quelle fréquence écouter Sud Radio ? Cliquez-ici !