Il y a cinq ans, les Gilets Jaunes voyaient le jour. Quel héritage pour ce mouvement de protestation devenu historique ?
Gilets Jaunes : une mobilisation spontanée
Priscillia Ludosky, Gilet Jaune de la première heure et co-fondatrice de la Ligue citoyenne, avait rédigé un petit texte, une pétition sur la taxe sur les carburants. Un texte qui avait allumé la mèche. En avait-elle conscience à ce moment-là ? "Bien sûr que non, même si je sentais dans l’entourage plus ou moins proche que la taxe carbone, l’augmentation des prix sur tous les produits de première nécessité faisaient débat. De là à imaginer que les gens avaient un ras-le-bol si fort au point d’aller dans la rue, pas à ce moment-là."
Comment s’est lancé ce rassemblement ? "Il y a quand même eu de l’organisation. Il y a eu plus d’un million de signatures à pétition, les gens la commentaient, racontaient leur situation, le fait que le poids du carburant était important dans le budget du foyer. Leur proposer un canal pour partager leur quotidien a été le premier point. Ensuite, pour organiser la manifestation, on a joint nos forces avec Éric Drouet pour une mobilisation digitale puis sur le terrain."
Gilets jaunes 5 ans après : "Rien n'a changé, et rien ne changera sous cette mandature" selon @PLudosky (gilet jaune de la première heure) #GrandMatin https://t.co/3bSL3zqojj pic.twitter.com/b9EEJjRZ92
— Sud Radio (@SudRadio) November 17, 2023
"Les gens sont de moins en moins dupes"
Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Il n’y avait ni parti politique ni syndicat derrière ce mouvement des Gilets Jaunes ? "Pas du tout." Est-elle toujours en contact avec l’ensemble des Gilets Jaunes de la première heure ? "Quelques-uns, à la marge, très ponctuellement. On s’est croisés dans des manifestations qui ont eu lieu depuis, sur différentes thématiques. Ou bien via les réseaux sociaux."
Les Gilets Jaunes, est-ce vraiment terminé, ou bien le mouvement pourrait repartir, la situation n’ayant pas beaucoup changé ? "Beaucoup de choses ont pu être dites sur les Gilets Jaunes, mais on n’avait pas tort sur le fond, estime Priscillia Ludosky. La précarité a même augmenté. Aujourd’hui, cela n’a rien changé. Je ne pense pas que cela changera sous cette mandature, c’est toujours Emmanuel Macron qui est aux commandes. Il avait promis de sortir les gens de la rue, or il y en a plus. Les gens sont de moins en moins dupes."
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