Un 70e miracle reconnu à Lourdes. Sœur Bernadette Moriau, une religieuse partiellement paralysée pendant des années, a retrouvé l'usage de ses jambes en 2008, 4 jours seulement après s'être rendue en pèlerinage dans la célèbre grotte de Massabieille (Hautes-Pyrénées), lieu où Bernadette Soubirous disait avoir aperçu la Vierge Marie, à 18 reprises, en 1858.
"La déclaration de miracle découle d'un processus d'enquête sérieux et long"
Un nouveau miracle attesté, mais quid de la procédure ? Comment l'Église catholique procède pour certifier qu'un miracle a bien eu lieu ? Éléments de réponse avec Mathias Terrier (Délégué épiscopal à l'information des sanctuaires de Notre-Dame de Lourdes), invité ce lundi de Véronique Jacquier dans le Grand Journal de 18h.
"Ce processus est long. La première chose est toute simple, il faut que la personne guérie viennent témoigner", explique-t-il dans un premier temps. "Il y a eu de très nombreux miracles à Lourdes depuis le temps des apparitions, il y a 160 ans. En vérité, ce qui arrive le plus souvent, c'est que les personnes n'osent pas forcément partager et venir dire ce qu'elles ont vécu", tient-il ensuite à rappeler. "Le premier processus à mettre en marche, c'est bien celui du témoignage, c'est-à-dire que la personne concernée, un jour, vient frapper à la porte du Docteur du bureau médical du sanctuaire de Lourdes en disant : 'Je suis guérie'. Et c'est à partir de là que s'enclenche tout un processus d'enquête qui est sérieux, long et qui abouti ou pas à une déclaration de miracle. C'est ce long processus qu'a vécu Sœur Bernadette depuis 10 ans", poursuit-il encore.
"Le comité médical international de Lourdes, composé de médecins croyants ou non et de professeurs de médecine du monde entier, regarde de très près toutes les enquêtes médicales, tout le processus est suivi pas à pas. Mais que se passe-t-il très souvent ? En fait, on ne peut pas s'exposer à aucune critique. Aucun doute n'est permis pour ces scientifiques, s'agissant d'une rémission possible, d'une guérison spontanée qui aurait eu, dans la littérature médicale, déjà une présence", indique-t-il par ailleurs. "Ces professeurs de médecine votent, il faut qu'ils aboutissent à une unanimité ou quasi qui dira : 'nous n'avons aucune explication médicale pour expliquer ce qu'il s'est passé dans la vie de cette personne' (...). Ensuite, une fois que c'est voté, le dossier de cette personne est envoyé au diocèse concerné, c'est-à-dire à l'Évêque du lieu où elle habite (...) À partir de là, l'Évêque réunit une Commission en demandant : 'est-ce que nous déclarons ou pas cette guérison comme un miracle ? Ce qui est un processus plus religieux parce que le miracle est un signe de Dieu qui est envoyé au monde'. Vous savez aujourd'hui, ce n'est pas très simple pour un Évêque de déclarer un miracle parce qu'il faut accepter de s'exposer à la moquerie et à ceux qui doutent", ajoute-t-il encore.
>> Retrouvez l'intégralité de l'interview de Dominique Estrosi Sassone, invitée du Grand Journal de 18h