Plus de 4.000 nouveaux retraités sont touchés par des retards de versement de leur pension en Ile-de-France, selon des chiffres communiqués jeudi par le ministère des Solidarités, des syndicats dénonçant le manque de moyens alloués selon eux au traitement des dossiers.
La Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) d'Ile de France "accuse un retard d'à peu près 4.400 dossiers au 31 juillet" a indiqué le ministère à l'AFP.
"Pour le mois de juin payable début juillet, c'est 11,7 % des droits qui n'ont pas pu être payés à l'échéance", a-t-on ajouté de même source.
L'essentiel de ces dossiers sont "régularisés le mois suivant sauf" en l'absence de pièces justificatives ou lorsqu'ils ont "été déposés moins de trois mois avant le départ en retraite", précise le ministère.
Mercredi, la CGT s'était inquiétée dans l'Humanité de l'accumulation des retards en Île-de-France, faisant état de 20.000 dossiers "en attente de contrôle".
Contesté par la direction de la Cnav, ce chiffre comprend à la fois les dossiers avec des retards de paiement avérés ou des risques de retard, explique Alexandre Tétard, délégué CGT.
D'après le ministère, le délai moyen de traitement des dossiers, d'ordinaire de 90 jours, s'est dégradé ces derniers mois : de 107 jours en avril à 113 en juillet, avec un pic à 115 en mai.
En cause, selon la Cnav, une meilleure anticipation des usagers pour leurs départs en retraite mais aussi une "inquiétude vis-à-vis des réformes" prévues, notamment en période électorale.
Des explications qui ne tiennent pas, selon M. Tétard. "Tous les trois - quatre ans, on a une réduction d'à peu près 10% de nos effectifs", dénonce-t-il, pointant un "problème de moyens", tout comme l'Unsa.
Le ministère souligne de son côté les "mesures prises" : recours à "l'entraide entre les caisse régionales", embauches de CDD ou encore liquidations provisoires (versement d'une pension sans calcul des droits dans le détail, dans l'attente d'un réajustement ultérieur) pour les personnes en détresse financière.
Un droit opposable à la retraite est en vigueur depuis septembre 2015 : les retraités peuvent bénéficier d'un versement garanti le mois suivant leur départ s'ils ont déposé un dossier complet au moins quatre mois avant.
Une mesure prise à la suite des lourds retards observés pour plusieurs milliers de nouveaux retraités de Nord-Picardie et du Languedoc-Roussillon en 2014.