Affligeant, mais vrai : par peur d’être contaminés, des clients désertent la boulangerie de Cédric Ramenatte, boulanger à Aubagnan dans les Landes, parce qu’il est également pompier volontaire.
Une peur irraisonnée d'être contaminé
Des clients ne viendraient plus acheter leur pain chez ce boulanger, juste parce que Cédric Ramenatte est pompier volontaire. Comment l’a-t-il appris ? "Je l’ai appris de deux manières, explique-t-il. À la fois parce que des clients me l’ont dit parce qu’ils l’avaient entendu, et parce que des collègues pompiers qui attendaient chez le boucher, sur la place, où il y a également une boulangerie, ont entendu les gens dire ne plus prendre de pain à Aubagnan tant qu’il y aurait le virus, car ils avaient peur d’être contaminés."
En réaction, le boulanger pompier volontaire, déçu, a posté un message explicite et détaillé sur Facebook : "Certaines personnes ne veulent plus venir chercher le pain chez moi car je suis pompier et que ça serait risqué niveau contamination ! Pour ces personnes, sachez que nous prenons toutes les mesures de protection au centre de secours et en intervention. Nous sommes vraiment bien protégés et nous respectons toutes les règles d'hygiène, de désinfection et de santé. De plus, à titre personnel, par respect pour mes clients, collègues et avant tout pour ma famille je fais extrêmement attention. (…) Je ne pensais pas que d'être là pour vous en tant que pompier pourrait me porter préjudice."
La boulangerie plus sûre que la grande surface
Cédric Ramenatte ne le cache pas : " je suis un peu en colère que cela me porte préjudice d’être pompier volontaire et d'aller sauver des personnes." Des écarts de comportements qui ne sont pas sans faire penser aux voisins indélicats ayant parfois demandé aux membres des personnels soignants, en première ligne, d’aller habiter ailleurs et de quitter l’immeuble où ils vivaient…
Que répond-il à ces clients indélicats, qui se laissent emporter par la peur, au-delà de la raison ? "Il n’y a pas plus de risques, peut être même moins, au sein de notre boulangerie qu’en allant en grande surface. Nous avons un effectif beaucoup plus réduit et faisons plus attention. Mon épouse met des masques et des gants, nous désinfectons régulièrement les poignées, le terminal de paiement…"
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