Politiques, artistes, responsables religieux... ils ont été reçus par le pape François et racontent leur rencontre avec "un homme qui écoutait."
- Manu Payet, reçu en juin 2024 avec d'autres humoristes (à l'AFP):
"Ça a duré une bonne heure. C'était joyeux, pas du tout coincé, avec juste ce qu'il fallait d'irrévérence respectueuse, assez jolie et très émouvante."
"J'ai crû à une blague d'abord (en recevant l'invitation, NDLR). Ce que j'ai trouvé formidable de la part de ce pape, c'est sa modernité."
François a prononcé un discours, "un très joli texte sur le pouvoir de l'humour dans le monde d'aujourd'hui. Il est même allé jusqu'à saluer l'importance de l'ironie, de la dérision."

L'humoriste Gad Elmaleh sur scène alors que les fidèles se rassemblent en attendant l'arrivée du pape François pour célébrer la messe au stade Vélodrome à Marseille, le 23 septembre 2023
NICOLAS TUCAT - AFP/Archives
- Gad Elmaleh (acteur), qui a raconté sa rencontre avec le pape François en décembre 2023 dans son spectacle "Lui-même" :
"C’était une expérience folle... On a pu échanger sur mon questionnement sur la foi, sur l’identité juive, l’identité chrétienne, la fraternité et le football aussi ! Il m’a bouleversé par sa bonté" (au Parisien).
"Nous avons commencé par une conversation sur la lumière, car j’avais expliqué dans ma lettre que je sollicitais ce rendez-vous dans la double lumière d'Hanoukka et de Noël. D’où une belle conversation sur la fraternité judéo-chrétienne..." (au Figaro).
- Eric-Emmanuel Schmitt (écrivain), reçu le 14 novembre 2022 (à l'AFP):
"Cet homme-là écoutait les gens avec profondeur. (...) Moi qui suis un homme vraiment imparfait, un chrétien encore plus imparfait, il me regardait comme frère..."
"Pendant cette rencontre, j'étais impressionné parce que j'étais devant l'accomplissement spirituel, un homme entièrement consacré à sa mission. En le quittant, il m'a demandé de prier pour lui : +ma tache est lourde, j'espère que je serai à la hauteur+."

L'ancien président Nicolas Sarkozy à Paris, le 11 novembre 2024.
Ludovic MARIN - POOL/AFP/Archives
- Nicolas Sarkozy, après une rencontre "en début de pontificat" (sur Instagram):
"Je conserve le souvenir d’un entretien joyeux et profond, mais surtout d’un homme qui, bien qu’assis sur le siège de Pierre, successeur de tant de pape et garant de la continuité de l’Église autant que de la perpétuation de son message, disait au moment où vous le quittiez : +Aidez-moi+ +Priez pour moi+. "
"Aujourd’hui, alors que l’état du monde suscite une perpétuelle inquiétude, nous pouvons tous souhaiter que le Pape François repose en paix."
- François Hollande, après l'une de ses rencontres en août 2016 (à Paris-Match):
"Nous n'étions que tous les deux, dans le petit bureau où il travaillait. Un échange assez long et personnel qui n'avait rien de cérémoniel ou de convenu, sans protocole aucun. Un moment familier et singulier."
"Il m'a exprimé le souci de comprendre ce qui se passait en France (après l'assassinat du père Hamel en juillet 2016, NDLR). Nous avons parlé de la situation du monde, (...) de l'Afrique qui l'intéressait au plus haut point et de la conférence sur le climat."
"Il avait un humour délicat (...) À la fin de l'entretien, alors qu'il n'ignorait rien de mon rapport à la religion, il m'a donné un chapelet avec un sourire complice."

La chanteuse française Mireille Mathieu à l'hôtel Bristol à Paris, le 8 novembre 2023
JOEL SAGET - AFP/Archives
- Mireille Mathieu (chanteuse), reçue en décembre 2019 (à l'AFP):
"Le Saint-Père nous a reçus avec des cardinaux, avec une grande simplicité. Je lui ai dit que j'étais très fière de chanter pour lui. Il m'a remerciée. C'était très touchant. J'étais surtout très émue... On l'est toujours quand on a l'honneur de rencontrer le Saint-Père."
- Christian Krieger (président de la Fédération protestante de France), reçu en janvier 2020 (à l'AFP):
"C'était beaucoup plus un homme d'écoute que de parole. Il voulait savoir. Je l'ai senti un peu affligé que les choses n'avancent pas autant qu'il le souhaitait, notamment sur la question de la justice climatique".
"On a aussi parlé d'immigration. Il avait les larmes aux yeux, parce qu'il voyait d'abord le sort d'êtres humains, pas juste un sujet politique"
- Chems-eddine Hafiz (recteur de la Grande mosquée de Paris), reçu le 10 février 2025 (à l'AFP):
"Cela a duré 20-30 minutes, mais intenses. Sa mémoire était intacte et il était très vif dans ses échanges."
"Je lui ai ramené un Coran traduit. Il l'a pris et embrassé à plusieurs reprises. C'est pour ça que je dis que je suis amoureux du pape. Pendant des siècles, l'islam était considéré comme l'ennemi du christianisme..."
- Gilles Peuzé, victime d'agressions sexuelles par un prêtre, reçu le pape le 28 novembre 2023 (à l'AFP)
"On était une vingtaine, il n'y avait que nous, pas de garde du corps, pas de protocole... Je garde le souvenir d'un père, d'un ami, une personne très proche des hommes. On le sentait malgré son état de santé défaillant. Il était fatigué, mais heureux de nous recevoir."
"Ses mots ont été très simples, +je vous demande pardon au nom de l'Eglise+. C'était un moment de plénitude personnelle, de soulagement. Je ne crois plus en l'Eglise mais ce jour-là on a été touchés par la grâce. Ca a permis de trouver une paix intérieure."
Par Claire GALLEN / Paris (AFP) / © 2025 AFP