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Immigration : Briançon débordée par les migrants

Par Jean Baptiste Giraud

En première ligne sur leur route, Arnaud Murgia, maire de Briançon (Hautes-Alpes), explique comment sa ville est débordée par les migrants.

Dernière ligne droite pour la loi immigration. Un compromis pourrait être décidé en commission mixte paritaire. Certaines villes attendent avec impatience l’épilogue de ce projet de loi. Telle Briançon, à côté de la frontière, dans les Hautes-Alpes, point de passage des migrants.

Migrants : "Malheureusement, il y a des morts"

"Le système de réseau de passeurs commercialise le trafic pour arriver en France et en Europe par certains endroits plus pratiques que d’autres. C’est dramatique, explique Arnaud Murgia, maire de Briançon (Hautes-Alpes). La ville est-elle transformée par le passage des migrants ? "Non, mais touchée, fracturée, sous certains aspects, même socialement. Cet été, nous avions 200 à 300 migrants par jour."

"Cette crise migratoire a aussi apporté un certain nombre de personnes qui n’ont rien à voir avec l’humanitaire et l’associatif, mais plus des ZAD et du désordre. Ils profitent de ce type de crise. On a des situations humaines dramatiques : malheureusement, il y a des morts. La frontière ici, en hiver, c’est à plus de 2 000 mètres dans la neige."

 

 

 

 

Les passeurs, des vendeurs de mort

Les passeurs sont-ils visibles ? "Non, sinon le travail des forces de l’ordre serait plus simple. C’est un endroit de montagne difficile à passer. On sait très bien qu’il y a des réseaux français et italiens qui commercialisent et organisent ces passages. Ce sont des vendeurs de mort. Nous sommes à une heure de Turin. Quand on organise le passage de personnes non équipées à 2 500 mètres d’altitude, au péril de leur vie, on les envoie vers des drames."

À Briançon, les migrants ne font-ils que passer ? "On évoque beaucoup le droit d’asile, en ce moment, souligne Arnaud Murgia, maire de Briançon (Hautes-Alpes). Mais ils ne le veulent même pas. Tout ce qu’ils veulent est passer le plus vite possible au Royaume-Uni." Qu’attend-il de ce texte sur l’immigration ? "Qu’il soit voté. On laisse les maires seuls face à ces problématiques. On a besoin de réformer le droit d’asile, de donner beaucoup plus de moyens à nos forces de police et de gendarmerie."

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