Partage de renseignements entre les ministères sur les trafics de migrants ou encore création d'une "task force financière": le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau et son homologue des Comptes publics, Amélie de Montchalin, ont annoncé vendredi leurs mesures pour mieux lutter contre les réseaux de passeurs.
Appelant à "sortir de la naïveté", le ministre de l'Intérieur en déplacement à l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), en Seine-et-Marne, a dit vouloir "désormais mener une lutte à 360 degrés" contre les réseaux criminels de passeurs.
"On a des filières qui deviennent de plus en plus violentes et dangereuses et il faut que cette lutte change de dimension (...) pour qu'on ait plus de résultats encore et qu'on soit plus efficace", a déclaré le ministre.
Pour y parvenir les ministres ont annoncé la mise en place d'un plan de lutte, sans toutefois donner de détails sur les moyens financiers et humains qui y seraient alloués.
"L'Etat français est un Etat solide, mais trop souvent organisé en silos, alors que ces filières-là ne connaissent pas les frontières", y compris "administratives", a pointé M. Retailleau.
![Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (2e g) et la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin lors d'une visite à l'Office de lutte contre le trafic de migrants (Oltim) à Lognes, à l'est de Paris, le 7 février 2025](https://www.sudradio.fr/wp-content/uploads/2025/02/e62e3fac2f64077d51a42e19cff8fd661cacfaad.jpg)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (2e g) et la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin lors d'une visite à l'Office de lutte contre le trafic de migrants (Oltim) à Lognes, à l'est de Paris, le 7 février 2025
Thomas SAMSON - AFP
"Pour la première fois, une convention va être signée entre Tracfin (la cellule antiblanchiment du ministère de l'Economie, ndlr) , le renseignement financier et les services du ministère de l'Intérieur en charge de la lutte contre l'immigration clandestine", a souligné Amélie de Montchalin.
Une "cellule d'échanges de renseignements" est ainsi créée et associe "l'ensemble" des services des ministère des Armées, de l’Intérieur (comprenant gendarmerie, police, préfecture, police judiciaire, renseignement) mais ceux aussi du ministère de l'Economie (notamment les douanes et du service de lutte contre le blanchiment d'argent, Tracfin), selon M. Retailleau
Parmi les mesures annoncées, il est également prévu "un plus grand recours aux technologies", comme "la lecture automatique des plaques d'immatriculation", la pose de balises sur les voitures ou "les intercepteurs de données numériques", a détaillé M. Retailleau.
![Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (2e g) et la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin lors d'une visite à l'Office de lutte contre le trafic de migrants (Oltim) à Lognes, à l'est de Paris, le 7 février 2025](https://www.sudradio.fr/wp-content/uploads/2025/02/3a7b4b5fc21ca3440cee70f75440422285a34396.jpg)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (2e g) et la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin lors d'une visite à l'Office de lutte contre le trafic de migrants (Oltim) à Lognes, à l'est de Paris, le 7 février 2025
Thomas SAMSON - AFP
"Plus de 4.000 passeurs" ont été interpellés en France en 2024, a indiqué le patron de l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) selon Xavier Delrieu.
"Plus de 600 traversées" en "small-boats" - nom donné à des canots pneumatiques de fortune - vers l'Angleterre ont par ailleurs été répertoriées l'an dernier, "permettant à plus de 36.000 migrants de rejoindre les côtes britanniques", soit une hausse de 24% sur un an, a précisé le responsable dans une interview au Figaro.
AFP / Lognes (France) (AFP) / © 2025 AFP