Des quotas migratoires, Christophe Castaner envisage que le gouvernement en débatte, ainsi que le Parlement, en septembre prochain. C’est une proposition qui revient régulièrement pour endiguer l’immigration. Alors, faut-il ou non instaurer des quotas ?
L'immigration au cœur de la campagne de 2022
"'L’immigration sera le sujet de la campagne présidentielle de 2022', voilà ce que dit Emmanuel Macron en petit comité", décrypte Véronique Jacquier. On recense en effet 255.000 primo-arrivants en 2018 et 122.000 demandes d’asile, un chiffre en hausse de 22% par rapport à l’année précédente. Et ce ne sont là que les chiffres de l’immigration légale. "Le problème, c’est l’immigration illégale", souligne Véronique Jacquier. Des centaines de milliers de personnes restent sur le territoire national, 330.000 bénéficient de l’Aide médicale d’État. À peine une expulsion de clandestin sur dix est réellement exécutée.
Alors des quotas, pour quoi faire ? Pendant la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron reconnaissait qu’il était impossible de fixer des objectifs. Sur quels critères le faire ? Parle-t-on de quotas par nationalité ou par secteur économique, de premier inscrit ou de premier servi ? "Qui décidera, demain, que nous avons besoin de Maliens ou de Sénégalais d’un coté et d’informaticiens de l’autre ? L’instauration d’une politique de quotas est une fausse bonne idée. Elle n’est pas concrètement réalisable", juge Véronique Jacquier.
Le problème des sorties, pas des entrées
Mais pourquoi ce qui marche au Canada ne fonctionne-t-il pas chez nous ? Le Canada n’est pas la France, entre pénurie de main-d’œuvre et chômage au plus bas. Le pays sélectionne les immigrés présentant un intérêt économique. La France doit, quant à elle, mettre l’accent sur la lutte contre l’immigration illégale et le droit d’asile. "Or Christophe Castaner exclut que les quotas portent sur les demandes d’asile, rappelle Véronique Jacquier. C’est pourtant là que réside le problème. Le droit d’asile explosera si des quotas réduisent l’immigration familiale ou économique".
Pourquoi le gouvernement ressort-il la question des quotas ? "Parce que la loi émanant de Gérard Collomb sur la réforme du droit d’asile et qui date d’à peine un an, ne porte pas de fruits, juge Véronique Jacquier. Le gouvernement veut aussi sans doute séduire les électeurs de droite. Le système des quotas est un serpent de mer depuis 2005, porté à l’époque par Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur. Christophe Castaner, comme tout politique, est dans la posture. Le problème, ce ne sont pas seulement les entrées mais les sorties. Que fait-on des illégaux sur notre sol, dont les pays respectifs ne veulent plus ? Depuis 2001, on compte 15.000 reconduites à la frontière par an. Même chiffre dix-huit ans plus tard. La politique des quotas, c’est l’aveu de l’impuissance des actes".
Retrouvez "Info Vérité" du lundi au vendredi avec Véronique Jacquier à 7h10 et 9h15 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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