La nouvelle ministre de l'Education nationale Anne Genetet a tenu jeudi une réunion sur "la sécurisation des établissements scolaires", après la découverte d'impacts de plombs, dont l'origine est indéterminée, sur les vitres d'un collège marseillais situé dans un quartier touché par du trafic de drogue.
Des impacts de plomb, "qu'on ne peut pas dater", ont été découverts en début de semaine par des agents de nettoyage sur les vitres du collège Mallarmé, a indiqué à l'AFP la préfecture de police des Bouches-du-Rhône. Ce collège est situé dans un arrondissement paupérisé (13e) de Marseille où certaines cités subissent des violences liées au trafic de drogue.
Si un point de deal a été signalé à plusieurs reprises à proximité du collège, "rien ne permet d'établir que ces impacts de plomb sont liés à ce point de deal" qui a fait l'objet au cours des deux dernières semaines de plusieurs opérations de police, a ajouté la préfecture.
Des enseignants du collège ayant invoqué leur droit de retrait, l'équipe éducative a eu une réunion jeudi avec la police, le département et la Direction des services départementaux de l'Éducation Nationale des Bouches-du-Rhône, qui a permis d'acter une reprise des cours à 13H30, selon les enseignants et les services de l'Education.
"Depuis la rentrée 2024, le climat s'est fortement tendu. Le point de deal s'est rapproché", a expliqué une enseignante qui précise ne pas établir de lien entre le trafic de stupéfiants et les impacts de plomb. "On constate juste que notre établissement souffre d'un manque de sécurité".
"La réunion a permis de se mettre d'accord sur un certain nombre de mesures dont une présence policière lors des entrées et sorties autant que nécessaire ainsi que des interventions de la police pour la prévention, afin de parler des dangers du trafic de drogue", a indiqué la préfecture de police.
Selon elle, deux opérations, la semaine dernière et cette semaine, ont permis "des interpellations, une saisie et l'enlèvement des traces du point de deal (chaises etc)".
Présent à cette réunion, l'inspecteur de l'académie a déclaré comprendre le sentiment d'inaction ressenti par les enseignants, mais a souligné les actions déjà mises en place auparavant.
"A chaque fois qu'il y a eu un signalement, la police est intervenue. J'avais déjà fait intervenir dans l'établissement la psychologue clinicienne de l'inspection académique. Mon adjointe était déjà allée sur place. Donc ce n'est pas une situation que je découvre", a affirmé Jean-Yves Bessol, qui a proposé à l'équipe enseignante un "point régulier avec la police (...) pour rendre un peu plus visible son action".
"Nous sommes extrêmement satisfaits, des solutions concrètes ont été proposées", s'est réjoui une des enseignantes après la réunion à Marseille.
Elle a ajouté que l'équipe serait "très attentive" à ce que les actions soient bien mises en place. "On est aussi donc bien conscients que cette médiatisation soudaine correspond aussi à un agenda spécifique et à la nouvelle prise de fonction."
Mme Genetet avait annoncé jeudi matin annuler son premier déplacement prévu en Seine-et-Marne pour tenir une réunion au ministère après les "faits inadmissibles commis au collège Stéphane Mallarmé à Marseille", convoquant une réunion au ministère sur la sécurisation des établissements.
"Je veux être très claire: on n'enseigne pas dans l'angoisse", a déclaré la nouvelle ministre. "L'école doit être préservée des intimidations, de la brutalité et des violences", avait-elle ajouté.
"La ministre s'est longuement entretenue avec la principale de l'établissement jeudi matin et lui a adressé son soutien face à cette situation alarmante", selon le ministère. Elle l'a assuré de sa "pleine mobilisation pour que les élèves puissent reprendre les cours dans la sérénité".
Le député de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard, élu à Marseille mais sur une autre circonscription que celle du collège, a demandé au gouvernement de remettre "des effectifs de police de proximité (...) ça, on sait que ça marche".
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