Particulièrement médiatisée durant la révolte des Gilets Jaunes, candidate malheureuse aux élections européennes, accusée de faire le jeu d'Emmanuel Macron durant la campagne, Ingrid Levasseur raconte son expérience dans son livre Rester digne (éditions Flammarion). Invitée d'André Bercoff, jeudi 12 septembre, elle raconte son engagement et les prémices de la révolte des Gilets Jaunes.
Le début de la médiatisation
Aide soignante en clinique privée, puis dans le service de soin à domicile, Ingrid Levasseur a eu "un gros ras le bol vers la mi-octobre". "Je trimais depuis des mois, j'en avais marre de travailler, de me poser la question en faisant les courses si ma carte bleue allait bien passer", témoigne t-elle. Elle écrit alors au président de la République sur le réseau social Instagram, sans recevoir de réponse.
Lorsque, quelques semaines plus tard, l'élan des Gilets Jaunes émerge sur les réseaux sociaux, Ingrid Levasseur sent que "c'est maintenant". Pour rien au monde elle ne louperait cette journée. "Je suis allée sur le péage de Bouville (Eure) et je ne l'ai jamais lâché". Rien n'indiquait que le succès du mouvement serait tel. "Je pensais qu'on ne serait pas très nombreux mais nous étions en fait des centaines".
Les Gilets Jaunes sont ensuite revenus le lendemain, puis "tous les jours". "On n'a rien dégradé, tout s'est toujours bien passé", assure Ingrid Levasseur. La semaine qui suit, coup du sort, un journaliste crève un pneu et est obligé de s'arrêter à la barrière de péage. "Il échange avec nous, nous pose des questions et c'est ainsi que ma médiatisation a commencé", raconte t-elle.
Des tensions "inévitables"
La motivation vient naturellement. "Tous les jours, je me disais qu'il fallait se mobiliser", dit-elle, bravant le froid, la pluie. "Si je me démotive, tout le monde allait dire la même chose et le mouvement allait mourir", témoigne la Gilet Jaune. Au contraire de mourir, le mouvement prenait de l'ampleur de jour en jour. "Plus ça allait, plus je sentais le soutien réel de la population. Ça reste exceptionnel".
Au départ, les revendications étaient surtout liées "à la hausse du carburant", mais "les souffrances des uns et des autres se sont accumulées". "C'était inévitable que l'on n'arrive pas à s'entendre", juge Ingrid Levasseur. Une quinzaine de jours après le début du mouvement, le référendum d'initiative citoyenne est venu sur le tapis. "On avait l'impression que c'était la solution miracle à tous les problèmes", juge t-elle avant de préciser ne pas y être "forcément favorable en toute matière, bien que localement cela pourrait être utile". Près d'un an après le début du mouvement, Ingrid Levasseur le dit haut et fort : "Je défend encore les premières revendications qui ne sont pas réglées aujourd'hui".
Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.
Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !