Les médias ont une idéologie d’ordre grégaire
Pour expliquer à André Bercoff le sujet de son livre, Ingrid Riocreux est partie de son sous-titre : Essai sur les pulsions totalitaires des médias. "Ce sont des pulsions totalitaires, ce qu’on ne contrôle pas, quelque chose qu’on ne fait pas de manière intentionnelle. Les journalistes ont l’impression de parler de la manière la plus objective qui soit. Ils n’ont pas conscience d’avoir un discours imprégné d’évidences", explique Ingrid Riocreux.
"Il y a une idéologie d’ordre grégaire. C’est normal, on le retrouve dans tous les milieux. Sauf que le milieu journalistique délivre une lecture du monde à laquelle nous sommes tous soumis. C’est là qu’il y a un problème", a-t-elle poursuivi.
Ingrid Riocreux : "Certains titres laissent entendre énormément"
Interrogée sur sa vision du traitement médiatique des gilets jaunes, Ingrid Riocreux a répondu : "On a un mouvement qui existe grâce aux médias, le traitement est totalement démesuré. Les gilets jaunes, je n’en ai pas dans mon environnement, ce n’est qu’à la télé que je les vois. En même temps ce traitement est très méprisant, orienté. Il tend à nous montrer les gilets jaunes comme des espèces de beaufs incultes avec une grosse tendance nazie".
Si Le Monde écrit "Attention à ne pas réduire les gilets jaunes à un traitement extrémiste", c’est qu’ils considèrent qu’il y a ici une espèce d’évidence contre laquelle il faudrait lutter. Autre exemple : le titre "La mobilisation des gilets jaunes a déjà fait 2 morts". "Cela laisse entendre que ces gens sont violents et dangereux. Tous ont d’ailleurs repris le mot de Christophe Castaner, "radicalisation". Des titres comme ça, ça laisse entendre énormément, c’est chargé de connotations, et ça doit nous interpeller", a estimé Ingrid Riocreux.
Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.
Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !