"J'ai été frappée par l'état des communes dévastées et l'état psychologique dans lequel étaient les habitants"
Delphine Lopez est la réalisatrice de l’enquête diffusée dans "Pièces à convictions" mercredi 6 mars à 23h40 sur France 3 : "Inondations dans l’Aude : la difficile reconstruction". Pendant quatre mois, "Pièces à conviction" a suivi au quotidien ces sinistrés — élus, chefs d’entreprise, vignerons, tous victimes — qui ne savent pas toujours par quoi commencer pour tout reconstruire après les inondations des 14 et 15 octobre derniers dans l'Aude, qui ont fait 14 morts et des dégâts considérables. L'État remplit-il ses fonctions ?
Le président de la République avait annoncé que tout serait fait pour aider à la reconstruction. Sur place, c'est une tragédie. "Je suis partie un mois et demi après les inondations. J'ai été frappée par l'état des communes dévastées et l'état psychologique dans lequel étaient les habitants."
"Les premières analyses réalisées par la Dépêche du Midi ont démontré des taux d'arsenic inquiétants"
Le documentaire fait des révélations, notamment sur la pollution. "On s'est intéressé à la pollution dans la vallée de l'Orbiel. J'ai été alertée par des associations qui s'inquiétaient des conséquences des inondations sur les déchets toxiques laissés après la fermeture de la mine d'or de Salsigne. Une des collines renferme de l'arsenic et les pluies ont lessivé ces collines. Les premières analyses réalisées par la Dépêche du Midi ont démontré des taux d'arsenic inquiétants.
On a filmé ces collines de déchets toxiques apparemment toujours pas consolidées. Le préfet n'a pas voulu regarder ni s'exprimer sur ce problème. En termes de communication, ça manque de transparence."
"La fédération française des assurances avait promis de ne pas appliquer les franchises. Mais sur le terrain, ce n'est pas du tout ce qu'il se passe"
Le documentaire montre aussi que les assurances n'accompagnent pas vraiment les sinistrés. Monsieur Macron avait pourtant promis que les franchises ne seraient pas appliquées. "La fédération française des assurances avait promis de ne pas appliquer les franchises. Mais sur le terrain, ce n'est pas du tout ce qu'il se passe.
Les assurances se sont certainement retranchées sur le premier discours, où il était écrit que les pénalités de franchises ne devaient pas être appliquées. Les pénalités de franchises sont indexées sur le matériel et peuvent représenter plus de 15.000 euros. En cas de catastrophes naturelles, la franchise représente 10% sans plafond."
Y aura-t-il des réponses apportées après le documentaire ? "On espère que le préfet et l'État prendront des décisions, une réunion est prévue fin mars pour essayer de faire avancer les choses."
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