Courir, sortir, jouer dehors et même se rendre à pied à l'école… De moins en moins d’enfants le font, pour de multiples raisons, souligne l’étude “Quelle place pour les enfants et les adolescents dans les espaces publics ?” publiée le 12 novembre.
Une mauvaise image de l'enfant dehors
Les enfants sont la plupart du temps à l’intérieur. Est-ce la faute des parents ? "On ne peut vraiment pas dire cela, conteste Sylviane Giampino, psychologue pour enfants, présidente du Haut Conseil de l’Enfance et de l’Adolescence, auteure de cette étude. Le phénomène de retrait des enfants de l’espace public et de la nature, y compris en milieu rural, est lié à une évolution des modes de vie de manière générale. On fait de plus en plus de choses depuis la maison."
À cela s’ajoute un autre phénomène : "l’investissement dans le virtuel, le temps passé devant les écrans a largement augmenté. On est passé en une génération à un état d’esprit où il était bon que les enfants aillent jouer dehors à un moment où la présence des enfants dans l’espace public sans leur famille est devenu inquiétant. Voire un peu répréhensible, comme si les parents étaient défaillants. Il y a une nouvelle mauvaise image de l’enfant dehors."
Les enfants et les adolescents sortent de moins en moins dehors, selon une étude menée par le Conseil de l'enfance et de l'adolescence #GrandMatin https://t.co/gFjAAiclHe pic.twitter.com/PDbnl9iBKy
— Sud Radio (@SudRadio) November 12, 2024
Enfants : un repli individualiste
"Plus largement, on est de plus en plus dans un repli individualiste où chacun est responsable de sa propre vie, de sa réussite, de ses échecs, de ses propres enfants, constate la présidente du Haut Conseil de l’Enfance et de l’Adolescence. À l’extérieur, le regard des adultes sur les enfants et les adolescents a diminué. Voire la liberté d’intervenir s’il y a un souci. La France arrive en 119e position sur 146 pays sur l’activité physique. Les activités pratiquées hors du temps scolaire sont des activités d’intérieur : 84% des collégiens font leurs devoirs le week-end, 83% du sport, souvent en intérieur, écoutent de la musique ou font du jeu vidéo."
"L’axe majeur de ce rapport est d’examiner comment transformer la ville pour qu’elle devienne à nouveau une ville habitée. Il y a des enjeux de santé, de qualité de sommeil, de nutrition, d’apprentissage, de santé mentale. Les enfants peuvent être plus tendus en permanence. La sociabilité est aussi très importante dans le développement d’un enfant, de découvrir les autres et le monde, et d’avoir confiance. Les déplacements domicile école dont la distance est inférieure à 2 km se font pour 60% en voiture. Dans la rénovation des villes , une prise de conscience est en train de se faire."
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