Un reportage de Grâce Leplat pour Sud Radio, au plus près d'une famille adepte de l'école à la maison.
Emmanuel Macron a sonné la fin de l'école à la maison, alors que l’instruction est obligatoire dès 3 ans depuis 2019. Une mesure au nom de la lutte contre le séparatisme.
Aujourd’hui 50 000 enfants font l’école à la maison : harcèlement à l’école, phobie scolaire ou un volonté de faire autrement… Les raisons sont multiples. Et les familles dénoncent un amalgame entre l’école à la maison et le séparatisme.
La décision d’Emmanuel Macron semble déconnectée pour les familles qui font l’instruction à la maison. Grace Leplat a rencontré Morgane et sa mère Prisca
Depuis deux ans, Morgane, 9 ans, suit les cours depuis chez elle. Peu malin serait celui qui ne le constaterait pas de lui-même : des cahiers sur la table à manger, des multiplications imprimées en grand dans la chambre. Plutôt timide à l’école, Morgane est complètement satisfaite
"J'apprends plus de choses et je comprends plus de choses", se réjouit Morgane.
Sa maman, dans la foulée, se veut pédagogue. "Voici le cours qu'on est en train de faire, c'est Morgane qui a fait le Powerpoint ! L'idée est de lui apprendre le traitement de texte, la capture d'image, etc."
"Mais pourquoi on écrit "1" comme ça Maman ?
"Voilà pourquoi on écrit "1" comme ça : un angle, le 2 ressemble à un Z : deux angles.", explique Prisca de façon originale à sa fille.
De la culture générale qui se mélange aux maths ou encore de la musique pour apprendre l’anglais.
"On part de ce CD, "Hotel California" (des Eagles), Morgane utilise un traitement de texte pour avoir les paroles et la traduction. Je pense que le décrochage scolaire vient à partir du moment où certains enfants n'ont pas trouvé le sens de ce qu'ils faisaient."
Une mère de famille prête à partir à l'étranger pour continuer à enseigner à domicile à sa fille
Le mode de vie de la famille s’est organisé autour de l’école à la maison, alors Prisca ne comprend pas la décision d’Emmanuel Macron de l’interdire. Si ça se confirme, elle est décidée…
"Je suis plus tentée par l'exil que par autre chose. Tout ce que je sais, c'est que je ne souhaite pas revenir à notre point de départ où toute notre vie était déstructurée."
Comme Prisca, les associations qui représentent l’instruction à domicile revendiquent une liberté constitutionnelle, celle de la liberté d’instruction.