"C’est mon bus, je fais ce que je veux", a répondu un jeune chauffeur de bus qui a fait écouter en route des sourates du Coran à ses passagers pendant une quarantaine de minutes entre Aix-en-Provence et Marseille. Seuls deux passagers auraient osé protester.
Une mission de service public
"Si tu n’es pas content, tu descends", a-t-il notamment déclaré le dimanche 20 novembre aux commandes de son bus. Une procédure disciplinaire a été engagée contre lui. Ce jeune chauffeur étant en période d'essai, il aurait été mis fin à son contrat de travail pour non-respect du règlement intérieur de l’entreprise, en l’occurrence le respect de la non-manifestation d'opinions religieuses.
Pour Éric Diard, ancien député LR, co-auteur d’une mission d’information sur la radicalisation, "dans les services publics, ce qui est étonnant est que la société sous-traitante assure une mission de service public. Vous êtes au contact des passagers. Je ne sais pas si, en amont, ces sociétés forment leurs agents à ces strictes obligations de neutralité."
[#SudRadio] #Islam : un chauffeur de bus impose l’écoute du Coran
🗣️@DiardEric "Vous assurez une mission de service public : vous n’exprimez pas vos opinions religieux, c'est la laïcité ! Je constate une entrée communautaire dans le public et le privé"
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— Sud Radio (@SudRadio) November 24, 2022
Lire le Coran, du prosélytisme dans un bus
"J’ai aussi constaté qu’il y a quand même un entrisme communautaire aussi bien dans le public que dans le privé. On trouve des revendications qu’il n’y avait pas auparavant." Était-ce du prosélytisme ? "Cela peut être considéré ainsi, vous devez être neutre. Là, vous diffusez vos opinions religieuses à travers un bus ! C’est un manquement total aux obligations. C’est un vieux monsieur musulman qui a réagi sur le fait que des versets du Coran n’avaient rien à faire dans un car."
"Il y a aussi des syndicats de plus en plus soumis à des pressions communautaires", rappelle Éric Diard. Les choses ont-elles évolué depuis 2019 ? "Je vous rappelle que parmi les terroristes du Bataclan, il y avait un ex-conducteur de la RATP. La loi oblige désormais à contrôler que les personnes ne sont pas fichées comme radicalisées, ainsi que les personnes en charge de la maintenance et de la sous-traitance. On peut demander en cours d’activité aux services de police de refaire un contrôle. Mais il faut que les collectivités mettent la pression sur les sous-traitants. Que les agents qui concourent à un service public s’engagent à la neutralité. C’est la loi, mais il faut la rappeler."
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