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IVG à 14 semaines : "C’est malhonnête pour nos patientes"

Le délai pour pratiquer une IVG est allongé à 14 semaines. Mais les professionnels sont-ils prêts et formés pour y faire face ?

IVG

L’Assemblée nationale vient de voter l'allongement à 14 semaines du délai légal pour pratiquer une interruption volontaire de grossesse. Passer de 12 à 14 semaines, qu’est-ce que cela va changer ?

IVG : "Aucun délai idéal ou justifié"

À trois mois et demi de grossesse, quel est le stade de développement du fœtus ? "Plus cela va, plus le développement est important, explique le professeur Aubert Agostini, gynécologue-obstétricien. " Il y a une modification principalement en termes de volume. Le geste change en durée, sur trois points techniques."

Pourquoi allonger ainsi le délai pour avoir recours à l'IVG ? "C’est une très bonne question, réagit le responsable de la Commission Orthogénie du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français. Cela a été un point de désaccord. En fonction des pays où l’IVG est autorisé, le délai peut varier du simple au double, si l’on reste dans les pays européens. D’un point de vue médical ou scientifique, il n’y a aucun délai idéal ou justifié. Ce sont vraiment des décisions de société."

"Personne ne sait faire ce genre de geste"

"Ce qui a un peu énervé les sociétés savantes est le fait que, pour défendre cette décision qui devrait être un choix de l’ensemble des citoyens, on a pris des arguments médicaux, précise le professeur Agostini. Cela permettrait de résoudre la question pour les patientes ayant une difficulté d’accès aux soins ou devant se rendre à l’étranger. Il n’y a pas unanimité de la part de la profession." Par ailleurs, "le gros problème qui va arriver est que rien n’est prévu pour équiper les centres qui vont prendre en charge ces patientes. La loi va s’appliquer très rapidement. Mais dans mon service, dans l’état actuel, personne ne sait faire ce genre de geste. C’est malhonnête pour nos patientes, cela va être de la maltraitance."

Quid de la clause de conscience ? "Il y a une incompréhension, de la part même des soignants. Vous avez le droit d’exposer cette clause pour tous les soins non urgents. Le médecin n’a pas à le justifier, il en a entièrement le droit. Cette clause a au départ été mise dans la loi pour éviter que les médecins anti IVG fassent attendre les patientes, pour qu’ils expriment leur clause de conscience. Quand on redit que, pour ce choix spécifique, il faudrait exprimer sa clause de conscience, ce doublon n’a pas lieu d’être."

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