Alors que la faculté de Nanterre (Hauts-de-Seine) qu'il préside a été lundi le théâtre d'une évacuation musclée d'étudiants grévistes par des CRS, Jean-François Balaudé - vivement critiqué par certains de ses professeurs - a accepté d'évoquer la situation sur Sud Radio.
"Un groupe d'une trentaine d'individus a pénétré par effraction dans un bâtiment de l'université"
Invité ce mardi de Véronique Jacquier dans le Grand Journal de 18h, le président de l'Université de Nanterre a ainsi expliqué pourquoi il avait choisi la manière forte pour évacuer les locaux occupés du campus. "Il est important, pour que les auditeurs comprennent la situation à Nanterre, de dire les raisons pour lesquelles j'ai fait appel aux forces de police. Ce n'était évidemment pas pour mettre fin à une assemblée générale qui se tenait !", a-t-il d'abord assuré. "Ce qu'il s'est passé, c'est que dans la nuit, un groupe d'une trentaine d'individus a pénétré par effraction dans un bâtiment de l'université avec un programme - qui nous a été communiqué à 4h du matin - qui visait, dans le fond, à en faire une espèce de ZAD", a-t-il ensuite affirmé. "C'est sur la base de ces informations et du risque que nous faisions courir à l'université en n'intervenant pas, que j'ai fait appel aux forces de l'ordre", a-t-il encore martelé.
Ne sachant pas à qui il avait affaire, M.Balaudé nous a tout de même affirmé qu'il s'agissait d'un "groupe radical de tendance autonome", selon lui, en raison de "la tonalité de leurs revendications". Mais alors comment se fait-il que des étudiants et des professeurs aient pu se retrouver face aux policiers qui intervenaient pour déloger ces individus ? "À un moment, ces occupants, après avoir échappé à la police et s'être réfugiés sur une terrasse, ont ouvert les portes du bâtiment. Ce qui a fait que des étudiants et des enseignants sont rentrés dans le bâtiment. Et lorsque la police est revenue, elle s'est retrouvée, non plus face aux occupants, mais face à 150 personnes approximativement qui étaient rentrées", a-t-il ainsi affirmé. "Il n'a jamais été question de procéder à une évacuation musclée, par les forces de l'ordre, d'étudiants et d'enseignants qui discutaient entre eux", a-t-il encore assuré.
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