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Jean-François Kahn : "Ce n’est pas nous qui visitons le Louvre, c’est le Louvre qui nous visite"

Par La Rédaction

Le célèbre journaliste et fondateur de Marianne, Jean-François Kahn était l’invité d’André Bercoff le 12 mai 2021 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h,"Bercoff dans tous ses états" pour parler de son livre Mémoires d’outre-vie (Tome1).

Jean-François Kahn invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

À l’occasion de la sortie de son livre, Mémoires d’outre-vie aux Éditions, Jean-François Kahn est revenu au micro d’André Bercoff sur ses soixante années de journalisme. 

Jean-François Kahn : "Et c’est vrai que cette image symbolise pour moi mai 68"

Dans le premier tome de son livre Mémoires d’outre-vie, Jean-François Kahn revient sur les évènements qui ont marqué ces dernières décennies au travers d’anecdotes qu’il a vécu alors qu’il était journaliste dans différents grands médias Français. Et étonnamment, ce ne sont pas les grands discours qui l’ont marqué et qui symbolisent pour lui ces évènements phares de la fin du XXe et du XXIe mais des images, des sons et de courtes phrases. 

"Très franchement, quand quelqu’un vous tient un discours avec une argumentation, vous vous en souvenez ? Pour moi ce qui rendent compte de ça racontent des blagues" explique-t-il à André Bercoff avant de raconter l’image qui selon lui symbolise mai 68. Jean-François Kahn raconte qu’après avoir été blessé "rue Gay Lussac pendant la journée des barricades" alors qu’il couvrait l’évènement pour l’Express, il avait été envoyé par la rédaction à Prague. La rédaction "pensait que c’était fini parce que Pompidou était revenu" se souvient-il avec amusement. 

À son retour de Prague, c’est la grève générale. "J’ai dû prendre un avion jusqu’à Bruxelles et de Bruxelles un car, et le car passe à un moment devant un parc zoologique et là je vois quoi ? Une girafe avec un drapeau rouge attaché à son cou. Et c’est vrai que cette image pour moi symbolise mai 68" . Autant de souvenirs cocasses qui ont jalonné ses soixante années de journalisme. 

 

"Les couilles du général sont un trésor national"

Jean-François Kahn prend aussi l’exemple d’une visite d’Hassan II à Paris. À l’époque, Hassan II est un jeune souverain et le journaliste doit couvrir sa visite du Louvre pour France Presse. Pour l’occasion, le Louvre a été vidé et un trône a été dressé pour accueillir le souverain marocain. "Il y a avait quatre fauteuils dont un pour moi, donc je m’assoie, à ce moment-là tenez-vous bien ce n’est pas nous qui visitons le Louvre, c’est le Louvre qui nous visite" se rappelle le journaliste. Ainsi, les œuvres défilent devant eux sous les commentaires du ministre de la Culture de l’époque André Malraux. 

"Je ne me souviens pas un mot de ce qu’a dit Malraux. En revanche, je me souviens comme si c’était hier, de la tête d’Hassan II quand il a compris que Malraux n’avait pas sélectionné la Joconde. En fait il n’y avait que ça qui l’intéressait, il était très déçu" explique Jean-François Kahn avec beaucoup de franchise. 

Si les longs discours ne trouvent pas grâce dans la mémoire de Jean-François Kahn, le slogan des manifestants populistes de Juan Peròn en Argentine reste gravé à jamais. Parmi les slogans lancés par la foule un retient son attention et symbolise à ses yeux, avec beaucoup d’humour, le mouvement péroniste : "Les couilles du général sont un trésor national". 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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