L'affaire Epstein a révélé les dessous du monde financier et de la haute société américaine. Symbole du rêve américain, ce jeune garçon de Brooklyn a su gagner la confiance de nombreuses personnalités, dont Bill Gates. Mais son ascension demeure toujours "une énigme", pour Jean-Gabriel Frédet.
Une société "fantasmée"
Cette affaire a permis de révéler la face cachée d'une société sur laquelle "on a peut-être un peu trop fantasmé", regrette le journaliste qui rappelle "un système juridique invraisemblable, un mécénat toujours à l'affût d'un retour sur investissement". Mais c'est surtout une société complètement "stratifiée où l'argent est la mesure de toute chose" qui a est mise en lumière. "A ce point, on a du mal à se l'imaginer", ajoute-t-il.
Pendant près de trente ans, "ce petit gars de Brooklyn, très doué pour les chiffres et la finance est passé entre les mailles du filet", observe Jean-Gabriel Frédet. "Pas vu pas pris", est un petit peu devenu son Credo. "L'agression et le trafic sexuel sur mineur devraient le conduire à finir ses jours en prison", note le journaliste qui voit autour de Jeffrey Epstein "de très bons avocats qui sont très amis avec le procureur fédéral, Alexander Acosta qui deviendra plus tard le ministre de la Justice de Trump".
Et finalement... il échappe à la justice
C'est finalement dans le dos de la justice que s'est conclue "une transaction qui indemnise les victimes pour éteindre l'action". L'ancien correspondant au Nouvel Observateur remarque que "les victimes ne sont pas au courant de cette transaction, de la requalification du crime en délit, aucune publicité ne sera rendue à ce verdict". Cela va même jusqu'à ignorer que cet accord "exonère pour l'avenir Jeffrey Epstein et ses complices avec une clause de confidentialité". Le retour du principe "pas vu pas pris".
Le financier a pu bénéficier sur "sa faculté de séduire, d'envouter et de lire dans le jeu de son adversaire". Dans le milieu de la finance, il a su "convaincre qu'il a le secret pour rendre ses affaires encore plus florissantes, quelques fois à la limite de la loi". Pendant quatre ans, il a pu se prévaloir de son amitié avec Bill Gates. "Il a une île aux Caraïbes qui lui permet de blanchir de l'argent, de faire de la défiscalisation et des fonds off-shore", révèle Jean-Gabriel Frédet.
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