Jean-Michel Claverie, professeur de virologie à l’Université Aix-Marseille, microbiologiste, était l’invité d’André Bercoff le mardi 4 janvier sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-14h, "Bercoff dans tous ses états", pour évoquer le passe vaccinal.
Report du vote du passe vaccinal
Le vote du passe vaccinal a été suspendu à l’Assemblée nationale. Ce qui reporte le calendrier législatif pour cette mesure importante pour le gouvernement. Cette mesure reste néanmoins vivement critiquée. Et elle a eu le mérite de relancer le débat entre les pro et les anti-vaccin en France. Dans un tel contexte, la parole gouvernementale reste assez peu audible et il est difficile de se faire une idée.
Pour le professeur Jean-Michel Claverie, la dichotomie entre les pro et les anti-vaccin doit aujourd’hui être élargie. "On parle aujourd’hui de trois catégories. Les anti-vaccin absolutistes et déraisonnables. Il y a les pro-vaccin qui ne sont pas prêts à ce qu’on leur injecte n’importe quoi. Et les pro-vaccin quoi qu’il en coûte. Ceux-là sont aussi détestables que les anti-vaccin non-rationnels. Ils polarisent le débat et empêchent la population de faire les bons choix. De fait, les politiques n’y comprennent plus rien et nous assènent des mesures liberticides qui n’ont aucune justification sanitaire à l’heure actuelle", explique le microbiologiste.
Une mesure qui n’a "aucun sens"
Pour ce dernier, invité sur Sud Radio, la différence entre le passe sanitaire et le passe vaccinal est de taille. "La logique derrière le passe vaccinal est d’obliger des gens à aller se faire vacciner pour interrompre la transmission et la propagation du virus dans la population. Or, on sait maintenant que les gens vaccinés sont quasiment autant propagateurs du virus que les gens non-vaccinés. Cela ne sert donc à rien. La seule véritable sécurité c’est de revenir aux tests, pour autant qu’ils marchent encore pour le variant Omicron", ajoute Jean-Michel Claverie.
Derrière les arguments scientifiques, c’est aujourd’hui surtout la peur qui agite les esprits. "Je pense avoir été l’un des premiers à crier au mensonge d’État sur les chiffres des nouveaux cas par jour. Ce qui est important, c’est de savoir si les gens sont malades ou pas. C’est ridicule de vouloir affoler les gens avec ces chiffres", précise le professeur de virologie à l’Université Aix-Marseille, qui rappelle avoir été blacklisté dans les médias, pour avoir proféré de telles allégations.
Vaccination : les raisons d’hésiter
Le microbiologiste appelle aujourd’hui les pouvoirs publics à utiliser les chiffres de manière honnête, afin, dit-il, de "réhabiliter les anti-vaccin qui sont vilipendés par tous, menacés d’être euthanasiés par certains médecins comme on a pu le voir dans certaines tribunes scandaleuses". "Quand on lit les publications, il y a quand même de bonnes raisons pour certaines personnes un peu anxieuses d’hésiter sur la vaccination qu’on leur propose", lance Jean-Michel Claverie.
Le professeur de virologie à l’Université Aix-Marseille rappelle l’historique de la naissance du vaccin contre le Covid-19. Et il conclut en expliquant qu’on sait aujourd’hui à quoi sert le vaccin : limiter les formes graves de Covid-19 chez les personnes jugées à risque par les professionnels de santé. Un argument qui, à lui seul, réussit à s’opposer au passe vaccinal, actuellement débattu.
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