Dans une interview accordée mercredi à nos confrères de l'Express, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a fait part de son souhait d'imposer les quatre opérations mathématiques de base (addition, soustraction, multiplication, division) dès le début des cours élémentaires afin qu'elles soient maîtrisées par les élèves de CP et CE1. Une mesure saluée par Jean-Paul Brigheli, enseignant et essayiste, auteur notamment des ouvrages "Le Fabrique du crétin" et "Voltaire et le jihad".
"Après des années d'abomination, on a l'espoir d'une reprise en main"
Invité ce jeudi du Grand Matin Sud Radio, M. Brighelli se prononce en effet en faveur de ce changement et se dit "totalement du côté du ministre". "C'est une excellente mesure car les enfants sont tout à fait en mesure d'apprendre les 4 opérations de base dès le CP (...) les instituteurs qui disent le contraire sont des paresseux", affirme-t-il. "Ne boudons pas notre plaisir, après des années d'abomination dans le domaine pédagogique, on a l'espoir d'une reprise en main, j'ai bien dit l'espoir parce qu'il y a les effets d'annonce mais après, j'attends les réalisations".
Interrogé ensuite sur la cellule laïcité, autre projet porté par Jean-Michel Blanquer, Jean-Paul Brighelli acquiesce car il y a un réel souci de ce côté dans l'éducation nationale, selon lui. "L'idée même qu'il y ait une cellule, cela signifie qu'il y a un énorme problème sur la question. Ça ne s'est jamais posé dans les décennies antérieures. Or depuis 2002, les territoires perdus de la République, et 2004 avec le rapport de Jean-Pierre Obin, nous savons qu'il y a un énorme problème de laïcité", déclare-t-il. "Le problème c'est que la loi de 1905 impose aux agents de l'État une stricte neutralité laïque mais la loi de 1989, dite Jospin, ne l'impose pas du tout aux élèves. C'est-à-dire qu'on entend en classe des énormités, parfois extrêmement agressives, à propos de tout et n'importe quoi (...) on est replongé dans un fanatisme absolument terrifiant", déplore-t-il, avant d'ajouter qu'il y a "une pression incroyable qui s'exerce sur les filles pour qu'elles se voilent à la sortie", mais aussi "sur des élèves non-musulmans pour qu'ils fassent le ramadan, dès les petites classes". Et l'intéressé de conclure en affirmant haut et fort que nous sommes "dans un système qui est devenu totalement fou à force d'années et d'années de déni".
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