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Jean Szlamowicz : "Si on suit cette logique, il faut raser Versailles, Notre-Dame et tout ce qui appartient au passé"

Par La Rédaction

Xavier-Laurent Salvador, linguiste, médiéviste, maître de conférence à l'Université Paris 13, membre fondateur de l'Observatoire du décolonialisme et Jean Szlamowicz, linguiste, traducteur, professeur à l'Université de Bourgogne et également membre de l'observatoire, étaient les invités d’André Bercoff, lundi 15 février, sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Jean Szlamowicz invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Le mouvement de fond qui apparaît désormais dans le débat public, appelant à rebaptiser telle ou telle rue, déboulonner des statues ou encore faire la distinction entre racisés et non-racisés, surprend et scandalise l'Observatoire du décolonialisme pour qui, le passé et la culture sont menacés.

Contre le "révisionnisme historique"

Loin des intérêts politiques ou civilisationnels, Xavier-Laurent Salvador préfère partir d'une observation "purement académique". La question de rebaptiser certaines rues peuvent, certes se poser mais, ces deux hommes militent "pour que la science préside cette réécriture de l'histoire", au delà des intérêts politiques.

"S'il faut renommer ou non les rues de nos villes, faisons-le en fonction de critères qui ne soient pas un révisionnisme historique mais qui soient absolument fondés sur une parole fondée", appelle le médiéviste qui invite également à "contextualiser" avec des méthodes, désormais bien connues de l'enquête historique. "Il faut un prisme de l'Université, pas un prisme politique, le problème c'est le jour où l'université devient le bras armé de la politique", souligne-t-il.

"Comprendre, pas détruire"

Jean Szlamowicz pointe le début de cette remise en question de notre histoire au début des années 1970. "Foucault ou Barthes voulaient comprendre, pas détruire", souligne-t-il par ailleurs. "Ils ne voulaient pas pratiquer un révisionnisme culturel aveugle", ajoute le linguiste qui rappelle que "chaque époque a des critères différents des générations qui précèdent, c'est ce qu'on appelle l'Histoire". "Il y a une différence entre ériger une statue en l'honneur de quelqu'un et ne pas détruire celle qui était là avant", estime le traducteur.

"Si on suit cette logique, il faudra raser Versailles, Notre-Dame et tout ce qui appartient au passé", prévient Jean Szlamowicz qui dénonce "une réforme du passé". Une réforme "absurde politiquement et sur le point de vue de l'impact social". "Si on veut corriger des injustices sociales, il faut s'attaquer au terrain social, pas à des choses qui relèvent du symbolique, qui relèvent d'une destruction de la culture elle-même", note-t-il.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

 

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