Au lendemain de l'hommage national rendu à Samuel Paty, le professeur décapité à Conflans-Sainte-Honorine, Jeannette Bougrab rappelle l'urgence de mener "une guerre" aux islamistes et rappelle qu'elle a été parmi les premières à dénoncer ce danger.
Le triomphe des Lumières
Une cérémonie a été organisée par Emmanuel Macron à la Sorbonne, mercredi 21 octobre. "Je l'ai trouvée très émouvante et le fait qu'elle ait eu lieu dans le lieu du savoir, ça a un sens pour un enseignant", confie l'ancienne secrétaire d'État. "C'est le triomphe des Lumières et des idées incarnées par ce professeur", note-t-elle.
Jeannette Bougrab rappelle qu'elle s'est depuis longtemps penchée sur la question de l'islamisme. "Depuis mes premiers écrits en 2002-2003", se souvient-elle. Et lorsqu'à la sortie du gouvernement auquel elle appartenait, elle écrit Ma République se meurt, l'ex-présidente de la Halde a été protégée "pendant plusieurs mois sans que ça n'intéresse personne".
Les Français de l'étranger en danger ?
"Si on veut mener une guerre, on doit s'en donner les moyens", estime Jeannette Bougrab qui ne conçoit pas que la France soit toujours un pays en paix. "Je ne connais aucun pays au monde qui soit en paix après plus de 290 morts en moins de cinq ans", souligne-t-elle. Un climat qui l'inquiète au sujet des Français vivant à l'étranger, notamment après les hommages rendus à Charlie Hebdo et au professeur de Conflans. "J'ai dû quitter mon pays, me cacher pendant trois ans à cause de menaces", rappelle l'ancienne secrétaire d'État de Nicolas Sarkozy.
Une crainte fondée sur la réaction dans le monde islamique après la publication des premières caricatures dans le journal danois. "Des diplomates danois ont été tués au Pakistan dès le lendemain", s'insurge Jeannette Bougrab qui appelle la France à "renforcer la sécurité autour des enceintes diplomatiques françaises à l'étranger". "C'est une guerre mondiale", prévient-elle tout en invitant à "la prendre dans toutes ses dimensions". "On peut déclamer des choses à Paris mais il faut savoir que la guerre a lieu sur tous les terrains. Il faut dire à nos compatriotes à l'étranger qu'il faut être prudent", estime l'auteur.
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