Une semaine après le meurtre de Samuel Paty, un maire a été menacé de décapitation.
Un signe que les efforts dérangent
Quels sentiments éprouve-t-on quand on voit de telles menaces ? "Le premier sentiment est la stupéfaction, explique Jérémie Bréaud, maire de Bron (Rhône). Après, une fois passé le choc et l’émotion, on repart au combat. Je n’ai pas peur et on ne reculera pas. J’ai été élu en juillet, sur les thématiques de la sécurité, assurer la tranquillité publique. Cela prend du temps, je vois cela comme un signe que les efforts engagés dérangent."
"On a augmenté de 70% les effectifs de police, développé le réseau de vidéo protection, détaille le nouveau maire de Bron. J’ai aussi décidé d’armer la police municipale. Nous faisons des opérations sur le terrain et cela se passe bien avec la police nationale. Au niveau des mariages, nous avons décidé de mettre fin au fait de faire ce qu’on veut. Cela gêne une minorité d’individus qui pourrit la vie depuis des années à une majorité silencieuse."
Comme dans de nombreuses villes
A-t-il porté plainte ? "Dès hier, en mon nom personnel et au nom de la ville, car il y a eu des tags odieux contre la police municipale." A-t-il l’impression que l’on a laissé trop faire trop longtemps, entre trafics et délinquance dans la ville ? "Je n’ai pas peur de le dire, ce qui se passe à Bron se passe dans nombre de villes. Pour ne pas faire de vagues, pour des raisons aussi électoralistes, on ferme les yeux, on laisse pourrir la situation jusqu’au moment où la population en a ras le bol et sanctionne dans les urnes. J’ai 39 ans, un certain idéal républicain et je suis là pour faire respecter les valeurs de la République."
A-t-il l’impression d’être soutenu ? "J’ai reçu le soutien du préfet de région et des différents représentants. J’ai quand même l’impression depuis peu d’une véritable prise de conscience. Quand on voit la police nationale ou municipale ou les pompiers qui se font quotidiennement caillasser lors des interventions, il y a un problème dans cette société. Soit on ne fait rien pour ne pas choquer certains bien pensants, soit on agit. On voit que dans les villes limitrophes de Bron qui ont changé de municipalité il y a six ans, cela a changé, ça s’est calmé. C’est un rapport de force, cela prend du temps, mais on va y arriver."
Cliquez ici pour écouter “le coup de fil du matin”
Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger. Sur quelle fréquence écouter Sud Radio ? Cliquez-ici !