En ce mercredi 28 février 2018, c'est la journée mondiale sans Facebook ! Fondé il y a plus de dix ans par Mark Zuckerberg, le réseau social est devenu ces dernières années l’une des entreprises les plus puissantes et les plus influentes du monde, avec près de 2 milliards de comptes créés. Un succès qui s’explique entre autres par l’addiction créée par le réseau social chez certains utilisateurs. Béatrice possède l’un des 33 millions de comptes en France et ne cache pas son attrait pour Facebook.
"Quand on a beaucoup de likes, ça fait plaisir"
"Je me suis créé un compte il y a quelques années pour mon blog et mes articles. Ça me permettait d’accroître mon relationnel professionnel, et j’ai été démarchée grâce à ce moyen de communication. (…) Je me sens valorisée. Quand on a beaucoup de likes et de commentaires élogieux, ça fait plaisir. On est tous mis en avant lors d’un post (texte ou photo). Les gens qui passent sur mon profil, qu’ils soient amis ou pas avec moi, me disent souvent : "Grâce à toi on est allés voir ce film, c’était une bonne idée de sortie, on ne savait pas quoi faire"", raconte-t-elle avant de se montrer très claire quant à la possibilité de se passer de Facebook ne serait-ce qu’une journée : "Non, bien sûr que non !".
Malgré le succès évident de Facebook, certains estiment que l'âge d'or de la firme de Palo Alto est derrière elle. C'est notamment le cas de Thomas Fauré, qui a créé Whaller, un réseau social 100% français comptant aujourd'hui près de 200 000 membres. "Facebook est devenu un grand réseau où tout le monde est mélangé, où on est simplement «amis». C’est le seul type de relation qui est proposé ! Or, on n’est pas amis avec tout le monde, vous n’êtes pas ami avec vos parents ou vos collègues… Dans la vraie vie, on a mille types de relations avec les gens, et nous avons créé avec Whaller une plate-forme qui permet de reproduire la diversité de ces relations. C’est beaucoup plus riche, vous pouvez créer un réseau pour votre école, pour votre association, pour votre quartier, pour vos clients, etc. C’est comme si vous aviez à la fin 100 Facebooks", explique-t-il.
"Ce n’est pas si négatif que ça"
Pour Yannick Chatelain, spécialiste des nouvelles technologies et professeur à l'école de management de Grenoble, ce genre de "journée sans" a toutefois un impact limité. "Les journées sans, au bout d’un moment ça nous exaspère tous un petit peu. Par contre, il est intéressant de noter qu’il commence à y avoir une prise de conscience que nous avons un rapport exagéré aux réseaux sociaux et à nos smartphones. Ce n’est pas si négatif que ça. La génération qui a subi et essuyé tous les plâtres (à savoir les impacts psychologiques qui peuvent être forts) a des exigences et un regard beaucoup plus vigilant que la génération de leurs parents", assure-t-il.
Propos recueillis par Alfred Aurenche