Quelle place pour la vérité ?
C'est à partir d'un séminaire donné à l'École normale supérieure sur l'idée de l'anti-souveraineté que Juan Branco a construit "à partir de l'idée de surveillance et de Julien Assange, une sorte de théorisation de ces nouveaux personnages qui rentrent dans le champ politique mais qui ne cherche pas à prendre une place". Une sorte de nouvel acteur qui casse les codes de la politique actuelle.
Pour Juan Branco, "l'espace médiatique essaye de s'instituer en pouvoir, alors même qu'il est un contre-pouvoir". À l'inverse, "Julien Assange innove réellement, il n'essaye pas de produire des effets particuliers, ce qui l'intéresse c'est la recherche de la vérité, quoi qu'il arrive, et quelles que soient les conséquences à court terme", relate l'avocat. "Il considère que sur le long terme, une société sera assainie s'il y a un rapport à la vérité qui se met en place", explique-t-il. Julien Assange, s'échappe donc "du jeu de masque ou de compromission avec des sources qui permet parfois de révéler des affaires au prix de la protection d'autres personnes", cite Juan Branco.
Les médias dans un rapport au pouvoir
"Julien Assange se situe très à distance de tout ça. Il fait concurrence par rapport à leur forme d'exercice traditionnel de rapport non pas à la vérité mais au pouvoir. Il révèle que les médias sont dans un rapport au pouvoir, contrairement à ce qu'ils prétendent", raconte l'avocat des Gilets Jaunes. Le fondateur de WikiLeaks a émergé à l'âge de 38 ans dans l'espace public, avec une vidéo qui montre un massacre commis en Irak par les forces américaines. "On entend les voix, les rires des soldats et des journalistes de Reuters pendant qu'ils tirent sur les civils", témoigne-t-il.
C'est grâce à ses capacités acquises très tôt, dès l'âge de 16 ans, que Julien Assange a découvert "ce qui se passe derrière l'interface". "Il a eu la chance d'utiliser cet outil au moment où il faut les comprendre de l'intérieur", rapporte Juan Branco. Dès 16 ans, il arrive même à entrer dans le serveur du Pentagone. Il sera arrêté pour cela. "À partir de là, il va créer une pensée politique", explique-t-il. Le site WikiLeaks est créé en 2007 et a révélé des centaines de milliers de télégrammes diplomatiques entre ambassades. "Désormais, tout est exposé directement au public", se réjouit Juan Branco.
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