Les différents fronts sociaux ouverts depuis plusieurs semaines vont-ils finir par converger ? Après les cheminots, les étudiants et les personnels aériens, sans oublier la grogne des retraités, le secteur de l’énergie s’apprête à entrer en grève lui aussi. Dirigeant fédéral de la CGT Mines-Énergie, Julien Lambert était l’invité du 18h Sud Radio ce mercredi pour évoquer le déclenchement d’un prochain mouvement social dans sa branche, un mouvement qui pourrait prendre une forme un peu particulière selon lui.
"Il s’agira de coupures d’électricité ciblées, notamment sur des industriels. Pour les particuliers, ce sera plutôt le rétablissement du courant, le passage en heures creuses et des interventions sur les compteurs Linky (notamment les concentrateurs) qui feront en sorte que l’entreprise n’aient pas les informations tout en n’empêchant pas l’alimentation des usagers", affirme-t-il avant de préciser le type de cibles qui seront visées. "Je pense notamment à Carrefour et aux salariés qui luttent pour leurs conditions de travail et leurs emplois. C’est ce type d’industriels que l’on vise, dans le cadre de la convergence des luttes. Certaines de ces entreprises font largement des bénéfices", rappelle-t-il.
Pour Julien Lambert, la situation du marché de l’énergie est aujourd’hui totalement déséquilibrée. "Dans le secteur de l’énergie, on a aujourd’hui 13 millions de précaires depuis l’ouverture du marché. L’énergie n’est pas une marchandise mais un bien de première nécessité. On revendique donc notamment une TVA à 5,5% au lieu de 20%, et que les plus démunis ne soient pas privés d’électricité. Quand on a 5,41 milliards en moyenne qui remontent en dividendes aux actionnaires d’EDF ou d’Engie, on peut se poser la question de savoir à qui profite l’ouverture du marché", pointe-t-il.
Réécoutez en podcast l’interview de Julien Lambert dans le 18h Sud Radio