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Justice : "La souffrance est là depuis des années, mais là on atteint un point de rupture !"

La justice manque d’effectifs et de moyens. Des rassemblements sont prévus devant les tribunaux aujourd’hui avec un appel à reporter les audiences. Qu’ils soient magistrats, greffiers ou avocats, tous dénoncent un système à bout de souffle, une justice qui n’écoute pas et chronomètre tout.

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Un couple de boulangers Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne) a disparu à Madère. (Crédit : AFP)

Reportage à Marseille de Lionel Maillet pour Sud Radio

 

Justice : "La souffrance est là depuis des années, mais là on atteint un point de rupture !"

C’est d’abord le manque de moyens humains dans la justice qui est le plus criant au tribunal de Marseille. Il faudrait 2 fois plus de juges et 3 fois plus de magistrats, alerte Clara Grande, la représentante du syndicat de la magistrature. "On est parfois en audience jusqu'à 23h30 en comparution immédiate, qu'on soit greffier, avocat ou magistrat. À 23h, on ne travaille pas pareil qu'à 14h ! Ça va avoir des répercussions sur les gens, auxquels on sera peut-être moins attentifs à cette heure-là...".

"La souffrance est là depuis des années, mais là on atteint un point de rupture, confie Clara Grande. Un espèce de grand écart qu'il devient impossible à tenir entre nos valeurs, notre passion du métier et les conditions dans lesquelles on l'exerce". Elle ajoute à cela une colère : "on a un ministre qui nous dit que la justice est réparée, c'est loin d'être réparé. Les plaies sont béantes et la souffrance s'exprime aujourd'hui de manière très vive par tous les fonctionnaires, tous les magistrats, tous les avocats". D'après elle, tous les partenaires de la justice s'épuisent au quotidien "pour essayer de porter à bout de bras cette justice, ces valeurs qui sont les nôtres".

 

 

"On est obligés parfois de mettre deux magistrats dans une sorte de bureau-couloir"

Nathalie Roche, juge d’instruction, ne supporte plus ces journées à rallonge jamais récupérées et cette obligation de faire toujours au plus vite en expédiant les dossiers. "Quand on doit divorcer, décider de la garde de ses enfants après des années, on est sur une audience du juge aux affaires familiales où on est 25 couples à être reçus le matin, dénonce-t-elle. On ne va pas pouvoir être entendus à la hauteur de nos attentes pour l'avenir de nos enfants", regrette la juge.

Pour ne rien arranger, il faut aussi composer avec des problèmes informatiques et le manque de place. "On est obligés parfois de mettre deux magistrats dans une sorte de bureau-couloir. De faire des travaux en permanence pour la réfection de choses qui tombent en ruine. Ça dure depuis des années, on nous parle de cité judiciaire mais on n'en a toujours pas vu la couleur !", déplore Nathalie Roche.

De grosses perturbations sont prévoir au palais de justice de Marseille, devant lequel un rassemblement de magistrats, d’avocats et de greffiers est prévu mercredi 15 décembre à 13h.

 

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