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La construction de logements poursuit sa dégringolade en 2024

Le secteur du neuf n'en finit pas de dévisser: malgré un timide rebond au dernier trimestre 2024, les constructions de logements poursuivent leur inexorable dégringolade sans entrevoir le bout du tunnel.

Damien MEYER - AFP/Archives

Le secteur du neuf n'en finit pas de dévisser: malgré un timide rebond au dernier trimestre 2024, les constructions de logements poursuivent leur inexorable dégringolade sans entrevoir le bout du tunnel.

Sur l'ensemble de l'année 2024, 330.400 logements ont été autorisés à la construction en France, une baisse de 12,3% par rapport à l'année 2023, qui était déjà très basse, et de 28% par rapport aux douze mois précédant la crise sanitaire, selon les données provisoires communiquées mercredi par le ministère de l'Aménagement du territoire et de la décentralisation.

Le 4e trimestre montre un très léger rebond (+5%) par rapport au précédent trimestre, de même que le mois de décembre, avec 28.400 permis délivrés, soit 4,5% de plus qu'en novembre.

"On peut toujours se réjouir d'une hausse. Quand on a touché les bas-fonds, c'est mieux que de couler, mais c'est nettement insuffisant", a commenté auprès de l'AFP le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Olivier Salleron.

Le nombre de chantiers commencés, qui suit traditionnellement celui des permis de construire, continue également de plonger, avec 263.100 mises en chantier en 2024, soit 11,1% de moins qu'en 2023 et 33% de moins que l'année précédant la crise sanitaire.

A noter toutefois un rebond de 16,6% en décembre par rapport au mois de novembre, et de 5,2% au dernier trimestre par rapport au trimestre précédent.

Le ministère prévient cependant que le chiffre des mises en chantier est davantage sujet à caution du fait d'une part d'incertitude non négligeable.

"Depuis deux ans, c'est la pierre qui coule directement au fond du lac. Et aujourd'hui, le chiffre des constructions, qui est l'indicateur auquel nous nous référons, est catastrophique", a estimé le patron de la FFB.

- "Pas de rebond" -

"L'année 2023 a été une année catastrophique, et 2024 est encore plus catastrophique que 2023. Pour l'instant, on ne constate pas de rebond", a commenté de son côté le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), Pascal Boulanger, pour qui la légère remontée du dernier trimestre s'explique par la fin de la niche fiscale Pinel.

"L'instabilité politique que nous connaissons depuis juin a provoqué un attentisme total des acquéreurs comme des investisseurs, qui ne savent pas quelle fiscalité s'appliquera", a-t-il ajouté, prédisant une contagion des défaillances chez les promoteurs en 2025.

Par type de logements, les autorisations de logements individuels ont reculé de manière plus importante (-14,9%), à 118.400 unités, que les logements collectifs (-10,7%), à 212.000 unités.

Parmi les logements individuels, le nombre de maisons autorisées a encore chuté de 20,5% et celui de maisons mises en chantier de 32,8%.

A noter que les mises en chantier de logements collectifs stagnent (-1,5%) sur un an.

Par région, le Centre-Val-de-Loire, les Pays de la Loire et la Bourgogne France-Comté cumulent toutes les trois une chute de plus de 10% des permis délivrés et des mises en chantier.

En Occitanie, les permis ont reculé de 20,9% en un an et en Auvergne-Rhône-Alpes de 17,2%.

La construction neuve est confrontée à une grave crise depuis plus de deux ans. Les coûts de construction ont sensiblement augmenté du fait de la hausse du prix des matériaux consécutive à la guerre en Ukraine et de normes environnementales plus strictes.

Parallèlement, les acquéreurs ont pâti de la brutale remontée des taux d'emprunt et de la fin de mesures de soutien au crédit et à l'investissement locatif.

Les professionnels du bâtiment espèrent beaucoup du nouveau projet de loi de finances, qui prévoit l'élargissement du prêt à taux zéro (PTZ) à tout le territoire et aux maisons, ainsi qu'une défiscalisation exceptionnelle des dons destinés à un achat immobilier.

Au total pour tout le secteur de la construction neuve, 14.740 entreprises ont fait défaut en 2024, ce qui menace plus de 45.000 emplois, selon une étude de BPCE l'Observatoire.

La Fédération française du bâtiment (FFB) estime quant à elle à 100.000 le nombre d'emplois qui pourraient disparaître en 2025 si la crise continue.

Par Hélène DUVIGNEAU / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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