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La famille de Cécile Kohler en appelle à Macron, au 1.000e jour de sa détention en Iran

La famille de Cécile Kohler, enseignante détenue en Iran depuis 1.000 jours, a demandé vendredi à Emmanuel Macron d'intervenir pour obtenir sa libération, lors d'un rassemblement dans sa ville de Soultz, dans le sud de l'Alsace.

ELSA RANCEL - AFP

La famille de Cécile Kohler, enseignante détenue en Iran depuis 1.000 jours, a demandé vendredi à Emmanuel Macron d'intervenir pour obtenir sa libération, lors d'un rassemblement dans sa ville de Soultz, dans le sud de l'Alsace.

"Voilà 1.000 jours que tu as été prise en otage. Pourquoi ?", a lancé la mère de Cécile Kohler, Mireille Kohler, en s'adressant à quelque 300 personnes rassemblées devant l'hôtel de ville de Soultz, commune de 7.000 habitants proche de Mulhouse.

Cécile Kohler, 40 ans, a été arrêtée le 7 mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique en Iran, où les autorités l'accusent d'espionnage.

S'adressant aux présidents français et iranien, Mme Kohler a déclaré: "Messieurs Macron et Pezeshkian, veuillez je vous en prie trouver un accord et libérez nos enfants Cécile, Jacques et Olivier", trois Français actuellement détenus par Téhéran.

Jacques Paris, le compagnon de Cécile Kohler, a été arrêté en même temps qu'elle, tandis qu'Olivier Grondeau, détenu depuis plus de deux ans, est sorti de l'anonymat début janvier.

Un autre Français, Louis Arnaud, consultant âgé aujourd'hui de 36 ans, avait été arrêté en septembre 2022 à Téhéran, au moment où commençaient les manifestations du mouvement Femme Vie Liberté. Il a été libéré en juin 2024.

"On aimerait bien être reçus par Emmanuel Macron. On se demande pourquoi il ne nous a pas encore reçus, parce que nous avons été reçus par plusieurs ministres déjà, sans problème, et lui, ça se fait un peu attendre", a déclaré Mme Kohler à l'AFP. "Je pense que c'est lui qui a un peu la clé, qui détient la clé."

Emmanuel Macron sera justement non loin de Soultz dimanche puisqu'il se rendra à Colmar pour les commémorations du 80e anniversaire de la libération de la préfecture haut-rhinoise, le 2 février 1945. Mais aucune rencontre avec la famille de Cécile Kohler n'a pour l'heure été annoncée.

- "Cauchemar" -

Mireille Kohler a confié avoir pu parler à sa fille dimanche pendant 13 minutes.

"On sait qu'elle va mal, elle essaye de ne pas le montrer, mais on sait qu'elle va très mal", a-t-elle déclaré, précisant que Cécile Kohler "est plus ou moins au courant" de la mobilisation en sa faveur.

"Mais c'est extrêmement dur comme épreuve (...) Comme nous a dit un jour Cécile: +Je sais que c'est dur pour vous, mais vous, vous n'êtes pas enfermés+", a confié sa mère, qui portait un t-shirt représentant le visage de sa fille avec les mots "Liberté pour Cécile".

Selon l'Iranienne et prix Nobel de la Paix Narges Mohammadi, qui a été emprisonnée à la prison d'Evin, Cécile Kohler est "extrêmement affaiblie".

Portrait non daté de Cécile Kohler, mis à disposition par sa famille, le 11 mars 2024

Portrait non daté de Cécile Kohler, mis à disposition par sa famille, le 11 mars 2024

Handout - FAMILY HANDOUT/AFP/Archives

"Se retrouver trois ans comme elle, sans pouvoir bouger, sans pouvoir prendre l'air, cela peut lui être fatal", a déclaré Narges Mohammadi lors d'une permission de sortie début janvier.

"On ne sait pas quand est-ce que ce cauchemar va finir", a témoigné Pascal Kohler, son père. Cette attente ponctuée d'espoir, pour sa fille, "c'est une torture qui doit être très difficile à supporter".

"Elle nous a dit qu'elle désespère de pouvoir rentrer, qu'elle se demande si elle pourra rentrer un jour", a relaté son père.

Parmi les personnes présentes en soutien, Alain Diot, le visage grave, brandit une pancarte proclamant "chaque jour de plus est un jour de trop. Liberté pour Cécile"

Cet homme de 71 ans raconte avoir "connu Cécile toute petite", précisant: "Elle a l'âge de mon fils".

"C'est une fille intelligente, à l'écoute de tous autour d'elle, engagée", a-t-il dit à propos de cette professeure agrégée de lettres modernes et déléguée du syndicat Force ouvrière, qui enseigne dans un lycée de Carrières-sur-Seine, en région parisienne.

Egalement mobilisé, Yves Zinderstein, 66 ans, a dit espérer "que ces rassemblements portent leurs fruits, que ces appels incessants enfin réussissent à faire quelque chose pour que Cécile puisse sortir de cet enfer".

Par Julien SENGEL avec Patrick BAERT à Strasbourg / Soultz-Haut-Rhin (France) (AFP) / © 2025 AFP

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