Comme chaque année depuis 37 ans maintenant, le coup d’envoi de l’été sera donné ce soir par la Fête de la musique, une soirée spéciale où musiciens et amateurs envahissent les bars et les trottoirs de France pour jouer et faire danser les passants dans une ambiance bon enfant. Une ambiance et un esprit qui a malgré tout changé ces derniers temps, beaucoup plus encadré et cadenassé par les autorités.
Guitariste professionnelle, Claire comptait bien se faire entendre dans la rue, mais la procédure de demande d’autorisation l’a quelque peu refroidie. Elle jouera donc dans un bar, malgré ses réticences. "Dans les bars, tu peux avoir des problèmes avec l’amplification, il y a plein de règles, il faut être enregistré, etc. Je pense que la rue devrait être ouverte à tout le monde. Même si tu fais de la merde, t’as le droit de jouer", plaide-t-elle au micro de Sud Radio.
"Bizarre de demander l’autorisation pour jouer"
De son côté, Jérôme n’a que faire de ces réglementations et sortira avec sa guitare dans la rue, malgré la loi. "C’est bizarre de demander l’autorisation pour jouer. Moi je ne le fais jamais et je ne le ferai jamais. L’année dernière, j’étais à Montmartre, j’ai croisé des gens qui jouaient du manouche sur la pelouse, j’ai joué avec eux, on joue pour nous, quoi… J’aime bien improviser avec les gens, c’est sympa", explique-t-il.
Dans sa boutique d’instruments, Julien, lui, constate un changement dans les pratiques, avec des ventes qui se font désormais souvent au dernier moment suite à une baisse de la pratique de la musique. "Il y a toujours le sauve-qui-peut à la fin, quand il manque une tonalité dans l’harmonica, quand une corde a pété la veille. L’urgence, elle se voit sur le créneau 17h-20h le jour de la Fête de la musique", affirme-t-il.
Un reportage de Cyprien Pézeril