Le nombre de demandes d’asile a augmenté de 7,1 % en 2016. Au total, 85 726 demandes ont été enregistrées selon l’Office français de protection des réfugiés et apatrides. On est "loin d'un afflux massif", souligne Pascal Brice, le directeur général de l’Ofpra, dans un rapport publié vendredi.
Même en ajoutant les migrants ayant déposé un dossier en préfecture mais relevant d’un autre pays de l’UE - une possibilité offerte par la procédure dite "de Dublin" - la hausse est de 20 %, soit 97 300 dossiers, selon le ministère de l’Intérieur.
38% des demandeurs ont obtenu l'asile
Malgré ces chiffres en augmentation, la France reste très loin de l’Allemagne qui a reçu 722 000 demandes l’an dernier. À elle seule, l’Allemagne représente 60 % des dossiers déposés dans l’UE.
Dans son rapport, l’Ofpra se félicite de voir également le taux de protection progressé. Ainsi, 38 % des demandeurs ont obtenu l’asile, "un record historique", loin des 20% en 2013. Le taux de protection est "désormais comparable aux principaux pays d'accueil dans l'UE", souligne Pascal Brice dans sa conclusion, alors que la France est régulièrement accusée de ne plus être une terre d'accueil pour les réfugiés.
Sans surprise, comme dans tous les pays d’Europe, les migrants en provenance de pays en crise sont nombreux : 6 163 demandes pour le Soudan, 6 126 pour l’Afghanistan et 6085 pour la Syrie. Deux spécificités sont néanmoins remarqués en France : le nombre d’Albanais demandant l’asile a doublé entre 2015 et 2016 pour atteindre 7 432 dossiers déposés. En Guyane, les services ont été engorgés par le nombre de demandes (5 355) venus de migrants en provenance d’Haïti.
"Le droit d'asile est un trésor qu'il convient de chérir", a déclaré Pascal Brice, qui rappelle "l'indépendance" de l'Ofpra et sa volonté de "poursuivre son action au service du seul droit d'asile, indépendamment de toute autre considération, migratoire ou diplomatique"