Reportage Sud Radio de Grâce Leplat
Mathilde est en première année de droit à Créteil. Dès la semaine prochaine elle sera en partiels, avec quatre examens en présentiel
"J'ai deux heures de trajet pour l'aller et deux heures de trajet pour le retour, pour deux minutes de QCM !"
Quatre heures de transports donc dans la même journée, alors qu’ elle habitait auparavant à côté de la fac. "Étant donné que les cours étaient en distantiel, j'ai laissé mon appartement en février et je suis revenu chez mes parents." Des déplacements coûteux et risqués: les partiels de Victoria seront aussi en présentiel, et ça l’inquiète. "Dans les métros, y'a pas de gestes barrière. Arrivé à la fac, je sais qu'on va encore attendre dans un hall où il n'y aura clairement pas de geste barrière". S’ajoute à ça le manque de préparation à cause de cours pas toujours suivis dans les bonnes conditions, et d’autres conséquences indirectes de plus d’un an de cours à distance. "Cela fait six mois que je fais tout à l'ordinateur avec des recherches à côté, et là on nous met en présentiel. On n'a même pas été habitués aux conditions d'examen..."
Aérer les amphis (sans fenêtre)
Malgré tout les facs préfèrent le présentiel pour ne pas dévaloriser les diplôme, en mettant en avant un protocole sanitaire draconien selon elles. Mais ça ne rassure pas Corentin, étudiant en histoire. "Que les selfs soient aérés 15 minutes entre les épreuves, je ne sais pas, puisqu'il n'y a pas de fenêtre dans les amphis, mis à part les portes. Ensuite, on rentre dans les amphis, on est tous agglutinés les uns aux autres... Je ne sais pas si c'est rassurant, non !" Il espère néanmoins revenir au présentiel dès la rentrée prochaine. Pour l’exécutif, objectif zéro cours à distance en septembre.
"Beaucoup de cacophonie" selon l'UNEF
Maryam Pougetoux, vice-présidente du syndicat étudiant UNEF, dénonce la complexité de naviguer entre matière en présentiel et matières en distantiel, lorsqu'on n'a plus de logement étudiant:
"On se rend compte que les facs font un peu au cas par cas, filière par filière, et parfois même prof par prof. Ce qui crée beaucoup de cacophonie. Un étudiant qui se retrouve à avoir une seule matière à passer en présentiel, qui vient parfois de l'autre bout de la France pour pouvoir la faire, et en même temps devoir passer le reste de ses examens en distantiel. C'est aussi compliqué que de venir une fois par semaine en cours alors qu'on n'a plus de logement, et devoir prendre un train pour composer ou aller en cours." - Maryam Pougetoux, UNEF