Reportage Sud Radio de Stéphane Burgatt
Soulagés, les bénévoles secouent symboliquement des trousseaux de clefs. Leur projet est sauvé au moment où ils pensaient que tout était perdu, comme Fathi Bouaroua.
"On est sereins, maintenant. Nous étions sous le coup d'une expulsion avec demande de concours de la force publique. C'était imminent: si la mairie n'avait pas réagi, on était à eux doigts d'être expulsés par le propriétaire des lieux."
C'est justement cette situation qui a convaincu le maire Benoît Payan de sécuriser un projet doublement utile, selon lui: "C'est un projet qui va créer de l'emploi, de la solidarité, montrer qu'un projet économique et social peut être pérenne, dans ces quartiers, quand les habitants prennent en main leur destin." Car le projet s'est structuré en un an et demi: façade repeinte façon océan, et à l'intérieur toute l'organisation d'un restaurant à destination des plus démunis. "Le stock d'aliments des dons des grossistes, le frigo pour les fruits et légumes, le drive pour donner les colis alimentaires aux familles..." Et l'étape suivante ? Rouvrir une partie fast-food mais version solidaire, avec des menus à prix sacrifiés voire même offerts en fonction des ressources ce chaque client.
ZAD, zone à développer
Ce sauvetage de dernière minute, c'est un grand soulagement pour les bénévoles, qui vont pouvoir continuer leurs distributions de colis alimentaires, leurs maraudes, et surtout rouvrir une partie "fast food solidaire":
"Nous sommes une ZAD, une zone à développer (et non pas à défendre). On peut développer nos projets de manière sereine, créer 37 emplois en fast social food. Un des rares fast-food où on pourra manger en fonction de ses revenus, et nom en fonction du prix du menu. Embaucher du monde, former, insérer des populations de nos quartiers." - Fathi Bouaroua