Avec près de 87 000 bacheliers sans place à l’université pour la rentrée prochaine et toujours en attente d’une réponse sur le portail APB, la ministre de l’Enseignement supérieur a déclaré vouloir mettre fin "au traitement de masse, qui est la vraie cause de l'échec". Un peu plus tôt, la ministre a engagé des concertations en présence des syndicats étudiants, de la conférence des recteurs d'académie, de la conférence des présidents d'université, et des associations de parents d'élèves, afin de réformer le système qualifié de "gâchis" par Frédérique Vidal.
Des prérequis pour l'université
Évoquant les "dizaines de milliers d'étudiants qui ne feront pas les études de leur choix", la ministre a fustigé "le vrai scandale du tirage au sort". Depuis deux ans, les facs françaises doivent accueillir chaque année quelque 40 000 étudiants supplémentaires, une hausse qui devrait perdurer jusqu'en 2022. La sélection étant interdite en France pour l'entrée à l'université, lorsque la demande dépasse les capacités d'accueil dans une filière, les élèves sont en effet admis par tirage au sort. Un système avec lequel il faut "en finir", selon la ministre. "Nous devons apprendre à faire du sur-mesure, en proximité, et non pas uniquement via une plateforme désincarnée", a-t-elle ainsi expliqué, et prendre en compte "l'histoire", le "parcours", la "motivation", les "forces, mais aussi [les] fragilités" de l'étudiant.
Le gouvernement souhaite notamment instaurer des "prérequis" : Frédérique Vidal a ainsi déclaré avoir "d'ores et déjà demandé à l'ensemble des présidents d'université de porter à la connaissance des étudiants les 'prérequis' identifiés par leurs équipes pédagogiques dans chacune des filières"."Nous devons leur dire (aux étudiants, ndlr) quelles sont les compétences et disciplines-clefs pour réussir, nous devons leur dire à quoi ressemble exactement le cursus qu'ils vont suivre, nous devons leur indiquer quelles sont leurs réelles chances de succès", a expliqué Frédérique Vidal.