La fédération nationale des chasseurs proteste contre un sujet du bac de français qu'elle estime distiller une propagande végane. Joint par Sud Radio mardi soir, le président de la Fédération nationale des chasseurs, Eddie Puyjalon, qui réclame des excuses de la part du ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avait dénoncé "des textes à charge, qui mettent les chasseurs au piloris, comme des tortionnaires des animaux".
"On s'est retrouvé avec un texte qui proposait aux candidats de disserter sur l'animalisme, a-t-il déploré. On était presque dans du véganisme. On est dans une dérive animaliste qui est inacceptable et je souhaiterais que l'Éducation nationale ne s'en fasse pas le porte-voix ou l'écho."
Invité du Grand Matin Sud Radio, Thierry Coste, conseiller politique de la Fédération nationale des chasseurs, s'est montré un peu plus mesuré, tout en maintenant les critiques de fond sur les textes choisis : "C'est seulement une épreuve du bac, mais on sent une tendance qui est toujours inquiétante, qui est de sacraliser la nature, de penser que l'Homme est toujours le méchant, qu'il est toujours dangereux, toujours cruel, comme si la nature ne l'était pas. Cette tendance, je ne l'aime pas du tout, parce qu'elle ne correspond pas à la réalité. Ceux qui aiment le mieux la nature, les animaux, sont parfois ceux qui les utilisent, les éleveurs, les chasseurs, les pêcheurs... Je n'aime pas ce côté religieux, ou sectaire, qu'on développe dans le camp végane. Qu'on ait envie de moins manger de viande, de ne pas être cruel ou de ne pas avoir d'élevages industriels, je trouve ça logique, mais il faut raison garder."
Pour lui, "on aurait pu équilibrer" les textes présentés dans ce sujet du bac, qui évoquent la conscience animale. Thierry Coste déplore "une vision idéalisée" : "La nature est cruelle. Le monde est cruel. On doit pouvoir tuer des animaux, ce n'est pas si grave que ça (...) Il ne faut pas non plus idéaliser ce qu'est le comportements des êtres humains par rapport à la nature. La nature est très cruelle."
S'il reconnaît que les chasseurs n'étaient pas spécifiquement visés par cette épreuve, il dit "détester qu'on devienne sectaire sur ces sujets". "En matière d'éducation à la nature, d'éducation au vivant, les fédérations de chasse, les fédérations de pêche, sensibilisent à la nature, à la découverte de la nature, a assuré Thierry Coste. C'est ce qu'on fait dans les écoles toutes les semaines. On agit sans doute beaucoup plus que les véganes ou les défenseurs de la nature, parce qu'on cherche à initier les gens à des choses qui ne sont pas faciles quand on est urbain."
Écoutez l'interview de Thierry Coste, invité du Grand Matin Sud Radio