En Méditerranée, les inquiétudes sont nombreuses. Tout d’abord avec le changement climatique : début juillet, l’eau était déjà anormalement chaude, avec plus de 26 degrés en moyenne. Une telle température a déjà été relevée lors des précédentes canicules, mais pas aussi précocement dans la saison. À cela s’ajoutent l’activité de pêche, la prolifération des plastiques et l’activité touristique.
Le comportement désastreux des touristes
Sur la côte Vermeille, dans les Pyrénées Orientales, la réserve de Cerbère Banyuls est la première à avoir été créée en France. Un sanctuaire marin pour une Méditerranée qui a plus que besoin que l’on prenne soin d’elle. Pour les responsables, il est urgent que tout le monde prenne conscience de la fragilité de ce milieu. Anne-Marie, elle, n’est pas une habituée de la "grande bleue". Originaire des Charentes-Maritimes, elle a décidé cette année de délaisser son océan pour venir visiter les côtes de la Méditerranée. Mais quelle que soit la plage où elle va, cette amoureuse de la nature ne peut que constater le comportement désastreux de certains touristes : "comme on dit, c’est la mère poubelle ; chacun doit y apporter un peu du sien. On voit des choses qui font peur. Certains sont vraiment de petits « porcinets ». Quand on voit des mamans qui enterrent leurs couches dans le sable, des gens qui mettent leurs mégots... On est quand même en 2019, il y a des poubelles à chaque coin de rue, il faut respecter ce que l’on a pour que, justement, leurs enfants en profitent dans quelques années."
Du recul sur les effets de la préservation
Mégots, plastique, canettes… Chacun de nos gestes a des conséquences pour le milieu marin. Didier Fioramanti est animateur à la réserve marine de Cerbère Banyuls, dans les Pyrénées Orientales. Sans relâche, chaque journée d’été, il fait de la prévention auprès des touristes de passage. "Le niveau de pollution de l’homme, ce n’est que 10%. Mais c’est déjà beaucoup. Sur les côtes, c’est pareil. Donc l’intérieur des terres, c’est 80%. C’est quand même bizarre de se dire que, plus on est loin de la mer, plus on la pollue."
Cette réserve marine a été créée en 1974. À cette époque, les élus de la Côte Vermeille avaient pris conscience que l’activité humaine commençait à détruire le milieu. Les 650 hectares de cette réserve, la première de France, sont devenus un sanctuaire marin. Mais il faudra bien plus pour sauver les mers, à commencer par la Méditerranée, estime le conservateur de la réserve, Frédéric Cadenne : "c’est une mer qui souffre ; la pollution par les plastiques, tout le monde y est sensibilisé. Mais c’est vrai que l’on voit les résultats positifs que l’on a dans cette réserve de Cerbère Banyuls. Avec le recul, on voit les effets de la préservation et de la protection. Cela encourage à aller plus loin, sur notre petit territoire. Mais ce n’est pas dans vingt ans, il faut réagir rapidement."